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Police-Justice

Paris: démantèlement d'un réseau  de badges d'immeubles utilisés dans des affaires de cambriolages

Un brassard de policier (illustration)

Un brassard de policier (illustration) - Christophe SIMON / AFP

Une enquête longue de plusieurs mois a permis de mettre au jour et de démanteler un vaste réseau soupçonné de trafiquer et de mettre en vente de faux passes pour pénétrer sans difficulté dans des immeubles. Au moins six personnes ont été mises en examens.

La sûreté territoriale de Paris a découvert et démantelé un réseau illégal de badges permettant d'ouvrir de nombreuses entrées d'immeubles, révèle Le Parisien ce dimanche.

C'est le groupe anti-cambriolage qui est à l'origine de cette vaste découverte de badges, profitant jusqu'alors à de nombreux cambrioleurs de la capitale. En février 2019, après avoir ouvert une enquête sur 129 vols par effraction à Paris et dans les Hauts-de-Seine, le groupe arrête six adolescents. En les interrogeant sur leur mode opératoire, les policiers découvrent que ces cambrioleurs présumés achètent des badges dans le quartier de Château d'Eau du 10e arrondissement de Paris.

Trois autres suspects sont alors interpellés. Travaillant dans une société de distribution de prospectus, Adrexo, ces trois personnes auraient volé à leur employeur les données permettant d'encoder les badges. L'enquête se poursuivant, les policiers découvrent une équipe plus importante. Au total, six personnes ont été mises en examen en octobre dernier. Selon les policiers, les suspects auraient vendu jusqu’à 150 badges par semaine, soit 6000 euros de chiffre d'affaires.

75% des suspects de vols avaient des faux badges

"75% des suspects de vols par effraction arrêtés à Paris étaient en possession de ses faux passes et la moitié d’entre eux avait été fournie par le même réseau de trafiquants", a souligné un policier, interrogé par Le Parisien.

500 cartes à encoder, 4500 euros en liquide et des adresses d'immeubles ont notamment été retrouvés après des perquisitions. Chez un homme accusé d'avoir cambriolé le journaliste Pierre Ménès, une machine utilisée pour encoder des badges aurait également été retrouvée. 

Sollicitée par nos confrères, l'entreprise Adrexo a souligné que ses badges étaient habituellement activés pour 24 heures et qu'une licence est obligatoire pour les obtenir. La société a également affirmé que des dispositions avaient été prises pour éviter que de tels événements ne se reproduisent.

Alexandra Jaegy