Paris: accusé à tort de meurtre, il passe une semaine en prison

C'est une incroyable histoire que relate "Le Parisien". Quelques heures après le match Colombie-Uruguay, un jeune homme s'est fait poignarder devant un bar parisien. Un suspect a été arrêté, un drapeau taché du sang de la victime entre les mains. Il était innocent...

A quoi peut tenir une erreur judiciaire? A deux témoins et à un drapeau. Soupçonné d'un meurtre commis le 29 juin à Paris, un homme a passé une semaine en détention provisoire avant que l'interpellation d'un nouveau suspect ne vienne l'innocenter, nous apprend Le Parisien.

Un drapeau poisseux de sang

Il est 4h30, dimanche 29 juin. La nuit est sur le point de céder au jour quand un jeune homme de 26 ans s'écroule devant la brasserie Wepler, dans le 18e arrondissement de la capitale. Il vient d'être poignardé au cou et décède rapidement.

Quelques instants plus tard, un suspect est arrêté à proximité des lieux. Ses vêtements sont poisseux de sang, comme le drapeau colombien qu'il tient dans ses mains. Quelques heures plus tôt, la Colombie s'est qualifiée pour les quarts de finale de la Coupe du monde en battant l'Uruguay.

Le jeune homme, âgé de 22 ans, bredouille qu'il n'est pour rien dans le drame. Mais il est ivre. Il est aussi connu des services de police pour des menaces et des violences, indique Le Parisien. Et surtout, deux témoins affirment le reconnaître. Le lendemain, il est mis en examen et incarcéré.

Sauvé par un coup de fil anonyme

Coup de théâtre trois jours plus tard. La police reçoit un appel anonyme lui indiquant que le véritable meurtrier est en liberté, qu'il est parti en province et qu'il reviendra le lendemain, le 3 juillet. Interpellé à sa descente de train, ce jeune Colombien de 19 ans passe rapidement aux aveux.

Selon une source proche du dossier, citée par Le Parisien, il a expliqué aux enquêteurs avoir regardé le huitième de finale avec sa copine, avant de se rendre place de Clichy pour fêter la victoire dans une brasserie. Là, il s'est battu avec trois inconnus qui importunaient sa petite amie.

L'un d'eux a sorti un couteau. Il l'a blessé, avant que le jeune homme riposte lui-même à coups de couteau dont celui, mortel, porté au niveau du cou. Paniqué, il s'est enfui et a lâché son drapeau aux mains d'un inconnu... qui a été arrêté quelques instants plus tard.

M. T.