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Police-Justice

Ouverture du procès de deux jihadistes toulousains partis combattre en Syrie

Deux jihadistes toulousains sont jugés à partir de ce mardi aux assises de Paris pour être partis combattre en Syrie.

Deux jihadistes toulousains sont jugés à partir de ce mardi aux assises de Paris pour être partis combattre en Syrie. - Stéphane de Sakutin - Paris

Deux jihadistes toulousains sont jugés par la cour d'assises de Paris à partir de ce mardi et jusqu'à vendredi. Ils sont notamment accusés d'être partis combattre en Syrie en 2013 et d'avoir incité des individus à rejoindre les rangs du jihad à leur retour en France.

Ils apparaissaient sur des photos en tenue de combat, Kalachnikov en main et, pour l'un d'eux, brandissant une tête décapitée: le procès de deux Toulousains partis combattre en Syrie dans les rangs jihadistes s'est ouvert ce mardi aux assises de Paris.

Plusieurs mois en Syrie

Mounir Diawara, 23 ans, et Rodrigue Quenum, 22 ans, sont poursuivis pour avoir séjourné du 28 mai au 12 août 2013 en Syrie, où ils ont rejoint des groupes jihadistes, d'abord le Front al-Nosra (Jabhat al-Nosra) puis Daesh en Irak et au Levant "en connaissant l'objet mortifère de ces groupes".

La justice leur reproche d'avoir participé à des actions militaires et à des exactions commises par ces groupes, comme en témoigne la tête décapitée brandie par Quenum sur une photo.

Accusés de prosélytisme à leur retour

Ils sont également accusés d'avoir, à leur retour en France, fait du prosélytisme auprès d'individus fréquentant un appartement toulousain pour les convaincre de partir à leur tour combattre en Syrie. Ceci en leur faisant part de leurs expériences, en leur montrant des photos de leur séjour et en incitant l'un d'eux à commettre un vol avec arme pour financer son départ.

La justice leur reproche enfin d'avoir préparé le financement de leur propre retour en Syrie en commettant notamment une tentative de vol à main armée dans une supérette en 2013. Pour tous ces faits, ils encourent vingt ans de réclusion criminelle.

Tenue de combattants et tête décapitée

Placés sous surveillance dans le cadre de l'enquête sur la filière toulousaine de recrutement de jihadistes, les deux hommes avaient été interpellés en flagrant délit le 21 décembre 2013 lors de ce braquage avorté. Pour cette attaque, Quenum et Diawara ont déjà été condamnés par la Cour d'assises de Toulouse en mai 2017 à 13 et 14 ans de réclusion criminelle.

Les perquisitions réalisées à leurs domiciles ont mis au jour toute une documentation jihadiste, des photos d'eux en tenue de combattants et la photo de Quenum, datée du 13 juin 2013, tenant par les cheveux une tête décapitée. 

Filière toulousaine de recrutement de jihadistes

Presque tous les membres de la filière toulousaine de recrutement de jihadistes, qui, eux, ne sont jamais partis en Syrie, ont été condamnés le 16 janvier 2018 par la cour d'appel de Paris à des peines allant de 5 à 6 ans d'emprisonnement.

Le seul candidat du groupe a avoir rejoint la zone de combat, le perpignanais Tayeb Derraz, y est devenu "une machine à distribuer la mort et a menacé la France", selon le parquet. Le procès doit durer jusqu'à vendredi.

M. F. avec AFP