"On ne dort plus": la douleur de la mère de Matis, le jeune ouvrier mort enseveli sous du goudron brûlant

Un ouvrier du bâtiment se tient au soleil, alors que les températures atteignent environ 40 degrés, le 7 août 2020 à Bordeaux (photo d'illustration). - MEHDI FEDOUACH / AFP
Matis, un jeune ouvrier de 19 ans, est mort, ce mardi 15 juillet, sur la commune de Sainte-Flaive-des-Loups, en Vendée, après avoir été enseveli sous du goudron brûlant sur un chantier de réfection d'une route d'un lotissement.
"On ne dort plus, on ne mange plus"
Depuis ce jour, la douleur a submergé la famille du jeune homme. "Actuellement, c’est l’enfer sur terre. À 18 h 16, notre famille est décédée", confie aux Sables Vendée Journal, la mère de Matis. "On ne dort plus et on ne mange plus depuis deux jours", ajoute-t-elle.
Né en 2006 à Charleville-Mézières, dans les Ardennes, Matis était le dernier d'une famille de quatre enfants. "Dans la vie de tous les jours, il avait la joie de vivre ! C’était un vrai boute-en-train", se souvient sa mère.
Grand amateur de jeux vidéo, le jeune voulait se lancer dans le streaming. Pour ce faire, il travaillait comme brouetteur dans une entreprise pour mettre de l'argent de côté.
"Faire reconnaître ces métiers qui sont à risque"
Depuis le drame, la mère de Matis veut que le souvenir de son fils vive encore et qu'il soit utile pour les autres. Elle souhaite d'ailleurs créer une association.
"Elle portera le nom de mon fils et elle aura vocation à prévenir des risques au travail. On veut aider les gens, leur donner comme un déclic et leur permettre de parler", déclare-t-elle au quotidien de Vendée.
"Faire reconnaître ces métiers qui sont à risque. On ne veut plus qu’il y ait des horreurs pareilles. On veut qu’il continue à vivre à travers nous et cette association", ajoute-t-elle.
Une marche blanche prévue
Pour honorer la mémoire de son fils, la mère a aussi indiqué qu'elle souhaitait organiser une marche blanche. "On va parler en famille pour fixer une date, mais ce sera dans les prochaines semaines. On veut lui rendre honneur. Et surtout dire stop à tous ces accidents du travail !", relate-t-elle.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l'accident. "Aujourd’hui, tout ce que l’on sait, c’est que notre fils est décédé", conclut-elle.
Selon le média local Ici Loire Océan, l'homme de 19 ans travaillait sur le chantier de réfection d'une route d'un lotissement lorsqu'un camion, plein de bitume chaud à 200°C, ne l'a pas vu et l'a enseveli.