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Police-Justice

"On me braquait": une mère de famille accuse le Raid d'être entré par erreur dans son domicile

Des membres du Raid participent à une simulation d'attaque terroriste, à l'école de police de Draveil, le 21 mars 2024 dans l'Essonne (illustration)

Des membres du Raid participent à une simulation d'attaque terroriste, à l'école de police de Draveil, le 21 mars 2024 dans l'Essonne (illustration) - Emmanuel DUNAND © 2019 AFP

Le 15 octobre dernier, le Raid a pénétré, par erreur, dans le logement d'une mère de famille et de son fils de 16 ans. Encore sous le choc, elle a relaté l'épisode dans la presse.

"Je me suis pris un peu tout ça en pleine face". Le 15 octobre dernier, Karima, mère de famille à Lunéville, dans la Meurthe-et-Moselle, a eu la peur de sa vie. En se réveillant vers 6 heures, elle découvre des hommes du Raid chez elle, en uniforme et armés. Une intervention qui s'est finalement avérée être une erreur, mais qui a profondément choqué la mère de famille.

"Je me préparais pour aller faire un café, je rentrais dans mon salon, et on me braquait. J'ai vu les reflets de lumière, après j'ai compris que c'était les armes. J'ai entendu crier 'police, police!' Ils m'ont tout de suite mis les menottes. Je suis restée tétanisée sur place", a-t-elle relaté à nos confrères de France Bleu.

"Ils ont des casques, on ne voit pas leurs visages. Ils sont venus me menotter, sur le moment j'entendais tout de loin (...) Ils étaient lourdement armés, je les ai vus comme des Robocop", a-t-elle encore confié.

"Je vais sans doute en rire, mais pour l'instant non"

Son fils de 16 ans, qui dormait, a été réveillé par les hommes du Raid. Il se fait plaquer sur le ventre et menotter dans le dos. Finalement, les policiers comprennent leur erreur. "Au début, j'ai cru que c'était une blague, je n'y croyais pas. Je n'ai pas eu le temps de penser, j'étais impressionnée, mais ils s'en sont aperçus très vite", a expliqué Karima.

Les policiers se sont excusés, mais la mère de famille estime que le préjudice est important, notamment sur le plan psychologique. "Sur le moment, mon fils m'a dit 'j'ai pensé que j'allais mourir'. Le policier qui nous gardait dans la chambre essayait de le rassurer. Il lui a dit: 'tiens ça va être une chouette histoire à raconter à tes copains' (...) Je vais sans doute en rire, mais pour l'instant non", a-t-elle souligné.

En entrant chez elle, le Raid a brisé la serrure. La facture doit être envoyée au ministère de la Justice, mais Karima ne "pense pas" envoyer de courrier au procureur de la République de Nancy pour signaler les faits. "J'aimerais que l'erreur ne soit pas permise. C'est le problème, on n'est pas préparés à ça. Ils auraient dû savoir, c'est le genre d'erreur con qu'on pourrait éviter", a-t-elle fustigé.

Fanny Rocher