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"On a peur au moindre bruit": dans le Loiret, l'inquiétude et la colère des voisins de l'infirmière et de l'octogénaire tués

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Trois jours après la découverte des corps de l'infirmière et de l'octogénaire dans le Loiret, familles et voisins sont sous le choc. Ils déclarent ne pas se sentir en sécurité, alors qu'aucun suspect n'a pour l'heure été interpellé.

Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées mercredi devant le domicile de Karine F., cette infirmière tuée lundi dans le Loiret, dans des circonstances encore troubles. L'un de ses patients, un homme de 84 ans, a également été retrouvé mort à son domicile, victime de nombreux coups à la tête et au visage. Dans le voisinage, l'inquiétude grandit, alors que le ou les auteurs des faits n'ont pas encore été retrouvés.

"Je n'ai pas dormi de la nuit"

Dans le village de Châlette-sur-Loing, voisins et patients de l'infirmière libérale retrouvée morte aux abords d'une route à quelques kilomètres de là, font part de leur colère: 

"Pourquoi, comment ? C'est une femme qui avait un grand cœur. Elle était souriante, généreuse", se souvient auprès de BFMTV Aurélien B., un patient, avant d'ajouter, préoccupé: "Je n'ai pas dormi de la nuit, ça nous a travaillé, surtout que le ou les meurtriers courent toujours à l'heure actuelle."

Une peur partagée par une voisine, qui témoigne sous couvert d'anonymat:

"C'est le calvaire là, avec mes enfants, on dirait qu'on n'est pas protégés. On a peur au moindre bruit", explique-t-elle.

La "colère" du maire de la commune

Les proches de l'octogénaire, dont les mains ont été tranchées post-mortem et n'ont pas été retrouvées, restent stupéfaits par un tel degré de violence:

"Pourquoi lui ont-ils coupé les mains ? Mais ça veut dire quoi de faire ça. Quelle torture ! Pourquoi faire du mal aux gens ?", s'interroge la sœur de Jacques S. dans les colonnes du Parisien

Un acte d'autant plus incompréhensible "qu'il n’y avait rien de valeur chez lui, même pas un centime", assure la nièce de la victime à La République du Centre. Le maire de la commune, Frank Demaumont confie sa "colère" au quotidien régional:

"Nous sommes tous sous le choc. (...) Aujourd’hui, nous sommes dans l’incompréhension, avec une part de colère. On espère tous que les auteurs seront très vite arrêtés."

La "vulnérabilité" des infirmières à domicile

Pour les collègues de l'infirmière assassinée, également mère de deux enfants, cette dramatique actualité illustre aussi les risques de la profession, sous-estimés selon le Syndicat national des infirmiers libéraux:

"Karine s'est malheureusement retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. La vulnérabilité, c'est notre quotidien parce qu'on va tous les jours chez plusieurs personnes à domicile. On ne sait jamais ce que l'on va trouver derrière la porte que l'on va franchir", constate sur BFMTV Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat national des infirmiers libéraux.

Le SNII demande donc aux pouvoirs publics des moyens supplémentaires, afin que les infirmiers puissent donner l'alerte plus rapidement en cas de problème. 

Un nouveau rassemblement est prévu ce jeudi à 18 heures, au domicile de l'octogénaire tué à Châlette-sur-Loing, avant une marche blanche en hommage aux deux victimes, samedi à Ferrières-en-Gâtinais.

Esther Paolini