Ce que l'on sait du double meurtre d'une infirmière et de son patient octogénaire dans le Loiret

Des fleurs déposées devant le domicile de Karine F., infirmière retrouvée morte dans le Loiret, le 21 octobre 2019. - Capture d'écran BFMTV
L'un a eu les mains coupées, l'autre ligotées par un câble téléphonique. Dans le Loiret, une infirmière de 42 ans et son patient de 84 ans ont été retrouvés morts lundi près de Montargis. Leurs corps, découverts à deux kilomètres de distance, portent des traces de coups à l'arme blanche. Les enquêteurs n'excluent, pour l'heure, aucune hypothèse.
- Le corps de l'infirmière a été retrouvé dans un champ
Lundi, les gendarmes de Montargis sont alertés aux alentours de 7 heures par des automobilistes qu'un corps, sans vie, gît aux abords de la route de Pannes. Le thorax et le cou sont lacérés de coups à l'arme blanche.
Il s'agit de Karine F., une infirmière et mère de deux enfants. Ses mains sont attachées par un câble téléphonique. Son véhicule est ensuite découvert à proximité et comporte des traces de sang dans l'habitacle, rapporte France 3 Val-de-Loire.
- Le retraité a été découvert mort à son domicile
Plus tard dans la journée, les mêmes gendarmes sont prévenus de la disparition de Jacques S., un cheminot à la retraite vivant à Châlette-sur-Loing.
Ils se rendent à son domicile et découvrent, avec stupeur, la dépouille de l'homme cachée sous des couvertures, au pied du lit, les mains tranchées. La victime a subi de nombreux coups au visage. Un chouchou et une broche à cheveux cassée sont retrouvés au domicile "ou à proximité immédiate" du patient, fait savoir le procureur de la République d'Orléans Nicolas Bessone.
D'après les premiers éléments de l'enquête, les deux victimes sont mortes des suites de leurs nombreuses blessures à l'arme blanche. Les mains de Jaques S. ont été tranchées post-mortem et n'ont pour l'instant pas été retrouvées.
"Ceux qui ont fait ça, ce sont des barbares", s'insurge la sœur du retraité auprès de France Bleu Orléans. "Pourquoi lui ont-ils coupé les mains ? Si vous saviez comme j'ai la rage, comme j'ai mal. Il avait encore des années à vivre, mon frère. Ces barbares, il faut les arrêter tout de suite !"
- Les enquêteurs établissent un lien entre les deux meurtres
Si le procureur établit un lien entre les deux meurtres, il indique que l'infirmière n'a pas été tuée au domicile de son patient. "Elle a été tuée dans le champ ou dans le véhicule", a déclaré Nicolas Bessone, cité par l'AFP.
"Toutes les hypothèses sont ouvertes", a indiqué le procureur à propos du mobile, signalant notamment que la maison de l'octogénaire avait été fouillée, sans qu'aucun vol n'ait toutefois été constaté.
"Il avait une bonne retraite des chemins de fer. Il vivait bien mais pas dans l'opulence non plus", précise au Parisien la sœur de l'octogénaire, encore sous le choc.
Toujours selon le quotidien, Karine F. s'occupait de l'octogénaire depuis de nombreuses années, après avoir aussi soigné son épouse.
- Un rassemblement et une marche blanche ont été organisés
Mercredi, des proches de Karine F. se sont rassemblés devant son domicile pour déposer des gerbes de fleurs. Ils ont fait part de leur colère au micro de BFMTV:
"Une femme qui vient nous soigner, qui va s'occuper de nous et qu'on lui fasse autant de mal... C'est affreux, il n'y a aucun mot pour ça. L'horreur, ce n'est même pas un mot qui suffit", clame une proche. "On en dort mal la nuit, on pense à elle, on se demande ce qu'il s'est passé", ajoute une seconde.
Sur Facebook, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL) du Loiret s'est dit "en deuil": "Tu vas tellement nous manquer mon amie", ont-ils commenté, en partageant des photos de l'infirmière.
Une marche blanche est également organisée samedi à 15 heures à Ferrières-en-Gâtinais, la commune dont était originaire Karine F., pour rendre hommage aux victimes.