"Nous voulons être tenus au courant": la famille d'Aymen, mort après France-Maroc, déplore les lenteurs de l'enquête

Un bouquet de fleurs déposé sur le lieu où Aymen, un adolescent, a été renversé le 14 décembre 2022 à Montpellier. - BFMTV
"Une partie de nous est morte avec Aymen ce soir-là." Depuis la mort de l'adolescent de 13 ans le soir de la demi-finale France-Maroc à Montpellier, sa famille appelle au calme et observe son deuil avec dignité. Aujourd'hui, elle sort de sa réserve pour demander à être informée de l'avancée de l'enquête.
"Aujourd'hui, nous voulons être tenus au courant de l'avancée de l'enquête, même une fois tous les deux ou trois jours, et même si on ne nous donne pas tous les détails", s'exprime Saïd, le grand frère d'Aymen, auprès du Midi Libre.
Aucune interpellation
Une enquête pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" a été ouverte après la mort d'Aymen, le 14 décembre dernier. L'adolescent a été renversé alors qu'il se trouvait dans le quartier de La Paillade. Selon les autorités, une trentaine de personnes se trouvaient autour du véhicule quand l'un des individus a essayé d'arracher le drapeau. C'est alors que le conducteur a démarré brusquement, fait demi-tour et percuté l'adolescent.
Dans un premier temps, les autorités ont affirmé que l'enquête avançait vite mais à ce jour, les enquêteurs n'ont encore interpellé personne.
"Comment se fait-il qu'un individu qui a été identifié et qui a commis des faits de cette gravité n'a pas encore été interpellé?, interroge Me Marc Gallix, l'avocat de la famille de l'adolescent. On nous dit qu'il est d'origine espagnole et qu'il pourrait être parti là-bas. Très bien, c'est justement avec ce pays que nous avons la meilleure coopération policière."
Si le conseil comprend que les enquêteurs ne peuvent donner tous les détails de leurs investigations, il appelle les autorités à se rapprocher de la famille. Les parents d'Aymen "ne savent même pas quels moyens sont mis en oeuvre pour retrouver le meurtrier de leur fils", reproche Me Gallix, qui estime que cette attitude favorise "l'incompréhension", "attise les rumeurs" et "exacerbe le sentiment d'injustice et les tensions".
Une marche blanche s'est tenue mardi à Montpellier pour rendre hommage à Aymen. Un millier de personnes ont défilé, roses blanches à la main, derrière une banderole sur laquelle les mots "Justice pour Aymen" étaient inscrits. La famille de l'adolescent avait une nouvelle fois appelé à "l'apaisement", la "prière" et au "recueillement".