Notre-Dame de Paris: comment la police scientifique travaille dans la cathédrale

Les enquêteurs de la police scientifique ont commencé leurs investigations à Notre-Dame. - AFP
Trouver la cause du sinistre qui a bouleversé la France. La tâche des enquêteurs de la police technique et scientifique n'est pas mince plus d'une semaine après l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris. Depuis ce jeudi, les experts ont pu pénétrer dans la cathédrale afin d'y réaliser des prélèvements et recueillir tous les éléments pouvant expliquer l'origine du feu. Leurs opérations pourraient durer plusieurs jours.
Figer la cathédrale
Négligence des ouvriers en charge des travaux de rénovation? Erreur humaine? Court-circuit sur une installation électrique? Plusieurs pistes sont à l'étude. Les enquêteurs de l'identité judiciaire, de la brigade criminelle et les experts du laboratoire central de la préfecture de police de Paris, qui n'ont pu commencer ce travail technique que jeudi 25 avril à cause de la présence de l'eau et de l'instabilité de l'édifice, vont chercher tout ce qu'il y a à exploiter.
"Ils vont regarder toutes les zones d'intérêts, des zones avec un intérêt majeur aux zones moins concernées, mais à la fin tout sera scruté", détaille Guillaume Groult, secrétaire national adjoint du syndicat de police scientifique SNIPAT.
La première tâche de la police technique et scientifique va être de figer les différentes scènes. Des plans larges aux plans plus serrés, chaque espace de la cathédrale sera photographiée afin de trouver un indice qui pourrait permettre d'étayer une hypothèse en particulier, alors que tous les services se tiennent déjà prêts pour le traitement de ces éléments.
"Il faut une représentation fidèle, mais aussi trouver des éléments à exploiter dans un second temps, poursuit le policier scientifique. Ils vont chercher ce qu'il y a à chercher, c'est-à-dire tout."
Des indices détruits par l'eau?
L'enquête a déjà permis de retrouver sept mégots de cigarette sur le chantier de Notre-Dame, sans qu'il soit établi qu'il soit la cause de l'incendie. Le porte-parole de la société Le Bras Frères, qui montait l'échafaudage autour de la flèche de la cathédrale, a reconnu que des ouvriers fumaient sur le chantier, justifiant la pratique par la complexité pour les employés de descendre. Mais il exclut cependant tout lien avec l'incendie. Par ailleurs, selon nos informations, une erreur est intervenue lorsque la première alarme incendie a retenti à l'endroit du départ de feu.
Les constatations et investigations des policiers scientifiques sont toutefois compromises par un élément. Comme dans tout incendie, l'utilisation d'eau endommage les éléments à exploiter. Les armes de réflexion sont alors modifiées. "Il va falloir prendre du recul sur ce qui va être trouvé", reconnait Guillaume Groult. A cela s'ajoute la multitude d'intervenants sur les lieux qui ont pu polluer la scène, malgré une très forte sensibilisation des pompiers aux principes de précaution.
"Pour les opérations de la police scientifique, le nombre d'intervenants sur place va dépendre de la capacité à assurer leur sécurité", conclut le policier.