Nordahl Lelandais: la colère des familles des disparus du festival techno en Savoie

Les familles des deux hommes disparus lors d'une fête techno en Savoie dénoncent la "mauvaise volonté" de la justice concernant l'enquête sur un éventuel lien avec Nordahl Lelandais.

Ils s'appellent Jean-Christophe Morin et Ahmed Hamadou. Tous deux ont disparu à un an d'écart, au début du mois de septembre 2011 et 2012, lors du même festival de musique électronique au fort de Tamié, en Savoie. Un événement comme les appréciait Nordahl Lelandais, qui habitait les environs.

Depuis, comme d'autres familles de disparus, les proches de Jean-Christophe et Ahmed s'interrogent: y a-t-il un lien entre la disparition des deux hommes et l'ancien maître-chien, qui a avoué avoir tué la petite Maëlys et le caporal Arthur Noyer? Face au manque d'informations, les familles ont déposé une plainte pour "enlèvement et séquestration" le 6 mars 2018 avec constitution de partie civile. Mais depuis, rien. Selon le Parisien, la plainte n'a été suivie d'aucune procédure.

"La justice perd un temps précieux"

Les familles expriment leur désarroi: les deux affaires ont été confiées à deux services d'enquêteurs différents. "La justice perd un temps précieux", déplorent les avocats des familles dans le quotidien. "Depuis le 11 janvier nous avons alerté les différents parquets et notamment celui de Chambéry que nous tenons à leur disposition les deux téléphones de Jean-Christophe Morin. Mais personne n’est venu les saisir".

Du côté d'Ahmed, "personne n'est jamais venu nous voir moi ou mes frères", déplore sa sœur Farida. Elle rappelle que son frère disparu se rendait régulièrement en stop à Pont-de-Beauvoisin, où Maëlys a été enlevée par Nordahl Lelandais. Mais pour l'instant, impossible d'en savoir davantage. Le parquet de Chambéry rappelle que "la juge gère son dossier comme elle l'entend".

27 affaires de disparitions inexpliquées

Lors d'une réunion des familles de disparus potentiellement liés à Nordahl Lelandais, l'association Assistance et recherche de personnes disparues, qui assiste les proches, a dénombré 27 affaires de disparitions et 8 morts inexpliquées nécessitant des vérifications en Auvergne-Rhône-Alpes pour leur hypothétique lien avec l'ancien maître-chien.

Des dossiers passés au peigne-fin par une cellule d'enquête spécialisée, baptisée "Ariane", mise en place au sein du pôle judiciaire de la gendarmerie afin de rechercher d'éventuels recoupements entre les quinze dernières années de la vie de l'ancien militaire et des disparitions ou des crimes non élucidés. Un véritable travail de fourmi, qui prend du temps. Les familles, elles, réclament des réponses.

A. K.