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Nièvre: le "dentiste de l'horreur" condamné à huit ans de prison

Une interdiction d'exercer la profession de dentiste a également été prononcé à son encontre.

Une interdiction d'exercer la profession de dentiste a également été prononcé à son encontre. - Benoit Peyrucq - AFP

Installé en 2008 à Château-Chinon, Jacobus Van Nierop avait prodigué des soins aussi inutiles que dangereux à ses patients.

Les habitants de la ville de Château-Chinon se souviennent avec effroi de son passage. Jacobus Marinus - dit Mark - Van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur", a été condamné mardi à huit ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nevers. Le maintien en détention du Néerlandais a été prononcé ainsi qu'une interdiction définitive d'exercer la profession de dentiste. La cour condamne également le praticien à quinze amendes de 700 euros.

A l'annonce de du jugement, un véritable ouf de soulagement a été entendu dans la salle d'audience. "C’est par respect que nous n’avons pas applaudi mais je pense que, tous, en notre fort intérieur, nous avons applaudi", a réagi sur BFMTV Nicole Martin, la présidente du collectif des patients, qui décrit "un énorme soulagement".

"Huit ans dans un tribunal correctionnel, c’est quand même énorme. Pour nous tous, c’est une énorme satisfaction. Cela veut dire que notre mission a abouti à quelque chose."

"Désastre sanitaire"

Le jugement du tribunal correctionnel de la Nièvre est quasiment conforme aux réquisitions de la procureure en mars dernier. Lucile Jaillon-Bru avait réclamé à l'encontre de Van Nierop une peine supérieure à huit ans de prison, son maintien en détention ainsi qu'une interdiction définitive d'exercer comme dentiste. Elle avait dénoncé le "désastre sanitaire" causé par cet homme de 51 ans, auteur de "violences dont le but ultime était d'obtenir des remboursements" toujours plus importants de l'assurance maladie.

En 2008, Jacobus Marinus Van Nierop s'installe dans la commune de Château-Chinon. Une aubaine pour ses habitants confrontés depuis longtemps à un désert médical. Pour eux, fini les 20 kilomètres pour une consultation de dentiste. Le médecin, lui s'installe à 25 kilomètres de la ville, dans une belle maison et engage d'importants travaux. La lune de miel va durer trois ans avec le dépôt de plainte de l'Ordre des chirurgiens-dentistes contre le Néerlandais.

Un blâme aux Pays-Bas

Puis, c'est au tour des patients de se faire entendre. Les plaintes se multiplient, un collectif de victimes est constitué. Dents saines dévitalisées, dents arrachées à cause d'abcès, des couronnes trop petites, facturation douteuse... la liste des dégâts est longue. Fin juillet 2012, les patients trouvent la porte du cabinet de Van Nierop close. Après l'ouverture d'une enquête, il est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire le 7 juin 2013. En décembre 2013, il prend la fuite pour le Canada où il sera arrêté en 2014.

L'enquête montrera que Jacobus Van Nierop n'en était pas à son coup d'essai. Comme dans la Nièvre, il avait prodigué des soins inutiles, causé des infections, dans son pays d'origine. Poursuivi au Pays-Bas, il va déménager à plusieurs reprises. Les autorités néerlandaises lui infligeront un blâme. Pour le collectif des patients de la Nièvre, cette douloureuse expérience doit entraîner une meilleure "vérification" des diplômes et compétences des médecins venus de l'étranger.

J.C avec Tanguy De Lanlay