Nantes: des sifflets "repousse relou" distribués gratuitement par les commerçants

Une centaine de sifflets ont été distribués par les commerçants dans le quartier Canclaux, à Nantes, théâtre à l'automne de multiples agressions.

"J'essaie de l'avoir sur moi le plus souvent, s'il y a un problème, ça peut le régler plus facilement." Comme cette jeune fille rencontrée dans le quartier Canclaux à Nantes, une centaine d'autres adolescents se sont vus remettre gratuitement un sifflet, nommé "Repousse Relou". Une initiative des commerçants du quartier pour faire face à agressions et actes de délinquance qui se sont multipliés ces derniers mois.

Une centaine de sifflets beiges, très discrets, ont donc été distribués par une dizaine de commerçants du quartier. "Le but c'est d'avertir quand on est face à des gens malveillants ou quand on a peur", explique Karine Neveu, buraliste et présidente de l’Association des Commerçants de Canclaux.

Le système est simple d'utilisation, il suffit de souffler dedans pour faire fuir les potentiels agresseurs ou bien pour avertir d'autres personnes aux alentours.

"Je trouve ça très intéressant car je ne me sens pas très rassurés", confie une autre jeune Nantaise.

Contexte particulier

Cette initiative intervient en effet dans un contexte particulier dans ce quartier où les adolescents ont été la cible d'agressions et d'incivilités. En novembre dernier, une bande d'adolescents âgés de 14 à 18 ans a volé et agressé 19 jeunes à proximité des lycées du quartier. Ils filmaient leurs actes, créant un climat de terreur dans le quartier.

L'interpellation de cette bande de cinq jeunes en décembre a fait revenir le calme dans cette zone résidentielle. Du côté de la mairie, les avis sont partagés sur cette initiative des commerçants.

"Le plus important pour lui reste de faire passer le message de se protéger et d’éviter de prendre des risques face à un ou des agresseurs", rappelle Bassem Asseh, le premier adjoint, en charge de la sécurité à la Ville de Nantes.

À Caen déjà, un habitant a distribué en octobre dernier à qui le souhaitait des dizaines de sifflets d'alertes afin d'éviter les agressions sur la voie publique, notamment le soir. "Ça fait un électrochoc chez l'agresseur et ça permet d'alerter", expliquait à BFMTV le concepteur de ces sifflets dans la ville normande.

Pierre-Emmanuel Becet avec Justine Chevalier