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Police-Justice

Nantes: comment un Français radicalisé a pu prendre l'avion avec une bonbonne de gaz

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La question de la sécurité dans les avions se pose après l'arrestation, dimanche au Maroc, d'un Français radicalisé. L'homme avait pris l'avion à Nantes avec des armes blanches en soute et une bonbonne de gaz, ce qui est autorisé en France.

C'est une arrestation qui soulève beaucoup de questions. Dimanche, un Français a été interpellé au Maroc, à la descente de son avion en provenance de Nantes. Dans ses bagages placés en soute, il avait emporté toute une panoplie d'armes blanches: des couteaux de cuisine, une machette, une matraque rétractable et surtout, une petite bonbonne de gaz.

Or l'individu, âgé de 31 ans, est bien connu des services de renseignement français. Fiché S depuis sa conversion à l'islam, il est considéré comme radicalisé par les autorités. Il a d'ailleurs été assigné à résidence pendant trois mois, après les attentats du 13 novembre. C'est à la faveur de la levée de cette sanction qu'il a pu prendre l'avion, en toute légalité.

Les armes blanches autorisées en soute

Comment un tel individu a-t-il pu passer toutes les contrôles en France sans être inquiété? Selon Sébastien Caron, spécialiste de la sûreté aérienne, il n'y a eu aucune faille de sécurité. Et pour cause: dans les aéroports français, les armes blanches ne sont pas recherchées dans les bagages qui partent en soute.

"Pour les bagages de soute, on utilise des machines spécialisées dans la détection automatique des explosifs, explique Sébastien Caron. Donc en effet, sans explosif, des armes blanches ou une bonbonne de gaz peuvent passer sans aucun problème dans un bagage."

Seuls les explosifs sont recherchés

En effet, la législation française n'interdit pas ce type d'armes dans les bagages de soute, comme le rappelle le site de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). S'ils sont interdits en cabine, il est tout à fait possible d'emporter dans ses bagages des outils, des couteaux ou même des armes à feu.

En revanche, sont prohibées les "substances et matières dangereuses", c'est-à-dire déflagrantes (comme les pétards ou les munitions), inflammables (essence, peinture) ou encore les gaz. Or, comme le rappelle Sébastien Caron, seuls les explosifs sont repérés par les machines de détection automatiques.

L'homme va devoir répondre à de nombreuses questions de la part des services de renseignement marocains. Sa garde à vue sur place pourra durer jusqu'à 12 jours.

H. M. avec Antoine Heulard, Étienne Grelet, Elsa Jiroux et Nick Ressmann