Mourmelon-le-Grand: Kevin est tombé dans un piège mortel
Amants diaboliques ou commanditaire et exécutant? La question se pose aux gendarmes et à la justice au lendemain de la mise en examen de deux adolescents de 17 ans pour l'assassinat d'un autre jeune du même âge samedi dans un parc de Mourmelon-le-Grand, dans la Marne. Kevin a été poignardé mortellement après être tombé dans un piège mortel qui aurait été soigneusement préparé par sa petite amie et un jeune homme.
Le projet macabre aurait été imaginé "trois à quatre jours avant" par les deux complices, selon le récit du jeune homme mis en cause.
Ce samedi, vers 15 heures, Kevin s'est rendu avec sa petite amie au parc du Bois des Soeurs, situé juste derrière l'église de Mourmelon. Une balade qui ne serait en rien dû au hasard. "Le suspect soutenait que trois à quatre jours avant les faits les deux protagonistes avaient imaginé ensemble le projet suivant (...): la jeune fille devait donner rendez-vous à la victime dans ce bois", a détaillé le procureur de Reims. L'adolescente nie les faits et assure ne pas connaître le jeune homme.
Les enquêteurs ont pourtant relevé des "contacts quasi-quotidiens pendant ces six derniers mois", a noté Matthieu Bourrette. Et selon nos informations, le meurtrier présumé n'était autre que l'ancien petit ami de la jeune fille.
Faux portrait robot et alibi truqué
La suite, conduisant au destin tragique de Kevin, a elle-aussi été minutieusement imaginée. Une fois dans le parc, il s'agissait de simuler le vol du sac de la jeune fille, pour provoquer une altercation et de poignarder Kevin à mort. Le moindre détail a été pensé puisque, interrogée alors comme témoin du drame, la jeune fille a dressé un portrait-robot falsifié de l'agresseur présumé. Elle décrit un homme musclé, âgé de 25 à 30 ans, mesurant entre 1,80 m et 1,90 m et d'origine maghrébine. Le seul point commun avec le meurtrier présumé est le treillis que la jeune fille a dépeint.
Passionné par les armes, c'est avec un couteau de 18 centimètres, un poignard de combat américain de la seconde guerre mondiale, qu'il aurait commis l'agression. Il s'agit d'un cadeau de ses parents pour sa réussite lors de sa préparation pour tenter de s'engager dans la marine. Le jeune homme s'est lui construit un alibi pour le jour et l'heure du drame en publiant une photo sur son compte Facebook. Le jeune adolescent a été trahi par une blessure provoquée par la bagarre qui a éclaté avec Kevin qui s'est défendu avant de tomber sous la vingtaine de coups de couteau qu'il a reçu.
"Il était beaucoup attaché à elle et ces derniers temps, il commençait à prendre conscience qu'il souffrait. Il disait qu'il en avait marre qu'elle le fasse espérer, du coup, il avait décidé d'arrêter. Il avait arrêté de lui parler et c'est elle qui était revenue vers lui", conclut sur RMC un ami de Kevin.