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Police-Justice

Mosquée de Strasbourg: la préfète saisit la justice sur la subvention accordée par la mairie

Le chantier de la mosquée Eyyub Sultan dans le quartier de La Meinau à Strasbourg se poursuit le 24 mars 2021, deux jours après un vote controversé de la mairie sur une subvention des travaux.

Le chantier de la mosquée Eyyub Sultan dans le quartier de La Meinau à Strasbourg se poursuit le 24 mars 2021, deux jours après un vote controversé de la mairie sur une subvention des travaux. - Frederick FLORIN © 2019 AFP

La préfecture de la région Grand Est et du Bas-Rhin annonce avoir saisi le tribunal administratif en réponse à la décision de la mairie de Strasbourg d'accorder une subvention de 2,5 millions d'euros pour la construction d'une mosquée.

La préfète de la région Grand Est et du Bas-Rhin annonce saisir le tribunal administratif sur le vote controversé par la mairie de Strasbourg d'une subvention pour les travaux de construction de la nouvelle mosquée de la ville.

"Les échanges de courriers récents entre la préfète du Bas-Rhin et la maire de Strasbourg n'ayant pas permis d'aboutir au retrait de la délibération du conseil municipal de Strasbourg [...] la préfète a décidé de déférer la délibération litigieuse au Tribunal administratif de Strasbourg", indique la préfecture dans un communiqué.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait demandé fin mars à la préfecture de saisir le tribunal administratif après l'autorisation par la mairie de Strasbourg d'accorder une subvention de plus de 2,5 millions d'euros pour la construction de la grande mosquée de Strasbourg.

Le locataire de Beauvau a notamment reproché à la maire EELV Jeanne Barseghian de financer une "ingérence étrangère sur notre sol", faisant référence à la Turquie par le biais de l'association Millî Görüş.

Les accusations de séparatisme récusées par Millî Görüs

La préfecture rappelle que la subvention, qui devait être encore confirmée par un second vote du Conseil municipal, est destinée à la Confédération islamique du Milli Görüs (CIMG) qui conduit le projet de la Grande Mosquée Eyyub Sultan, en cours de construction à Strasbourg.

L'annonce de cette décision intervient alors que Millî Görüs a vivement récusé mardi les accusations "infondées" d'allégeance à Ankara ou de "séparatisme", lors d'une conférence de presse dans la capitale alsacienne.

Se disant "particulièrement affecté" par les "nombreuses accusations" portées contre elle-même et son projet de mosquée, le président du futur lieu de culte et de la CIMG Est, Eyüp Sahin, a estimé que cela n'était "pas tolérable dans un grand pays comme la France".

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait jugé jeudi que Millî Görüs allait "à l'encontre des valeurs de la République" et n'avait "pas vocation à organiser des activités, à exister dans la République", sans toutefois annoncer la dissolution de cette organisation.

H.G. avec AFP