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Mort du petit Fayed à Nîmes: 9 personnes mises en examen pour "assassinat en bande organisée"

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Le procureur de la République de Marseille annonce que 9 personnes mises en examen pour "assassinat en bande organisée" après la mort du jeune Fayed dans la nuit du 21 au 22 août dernier.

Neuf personnes sont mises en examen pour "assassinat en bande organisée", annonce le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone, ce samedi 19 novembre 2023, en lien avec la mort du jeune Fayed, 10 ans, à Nîmes, dans la nuit du 21 au 22 août dernier, victime collatérale d'un règlement de compte entre trafiquants de drogues dans la cité de Pissevin.

Huit personnes, âgées de 18 à 30 ans, sont placées en détention provisoire et un mineur de 17 ans a été placé sous contrôle judiciaire, précise le procureur de la République. Huit des personnes mises en examen "nient les faits", dit-il.

"Le jeune Fayed et sa famille n'avaient rien à voir avec le trafic de stupéfiants et sont à l'évidence des victimes collatérales, peut-être une erreur de cible due à la marque de la voiture à l'intérieur de laquelle ils se trouvaient", a expliqué le procureur.

La mort du jeune Fayed intervient dans un "contexte de guerre pour une appropriation de territoire et de points de deal", estime le procureur, lors de la conférence de presse, précisant que les personnes interpellées sont originaires de Nîmes, Marseille et Paris.

Des proches "détruits"

Me Mourad Battikh, avocat de la famille du jeune Fayed, a réagi ce samedi sur BFMTV à cette décision, saluant un moment "important" pour ses proches.

"Le jeune Fayed laisse un petit frère, des parents dans le désarroi absolu", assure-t-il, confiant que les proches de l'enfant sont "détruits" psychologiquement, après la mort de Fayed.

"Ce qu'on cherche c'est que tous ceux qui sont impliqués dans cette chaîne de responsabilité soient traduits en justice et puissent rendre des comptes à la société et aux familles éplorées", appelle l'avocat.

Touché par balle dans une voiture

Dans la nuit du 21 au 22 août dernier, l'enfant, âgé de 10 ans, se trouvait dans la voiture de son oncle avec son petit frère de 7 ans. Tous les trois rentraient du restaurant lorsqu'ils ont été pris au milieu des tirs. Touché par une rafale d'arme de guerre de type Kalachnikov le jeune Fayed est tué par balle.

Le décès de l'enfant avait provoqué un grand émoi chez les habitants de Nîmes et plus particulièrement chez ceux de la cité de Pissevin, gangrenée par le trafic de drogue.

En réaction, une centaine de policiers de la compagnie républicaine de sécurité 8 (CRS 8), une unité spécialisée dans les troubles graves à l’ordre public et les violences urbaines, avaient été déployés dès le lendemain dans la cité.

Une piste marseillaise

L'enquête semble se diriger vers la piste marseillaise puisqu'il apparaît que le point de deal de la cité Pissevin "se retrouve faire l'objet d'assauts de la cité (nîmoise) du Mas de Mingue. Et on sent derrière que la cité du Mas de Mingue aurait des connexions et du soutien de la DZ Mafia", un des principaux clans marseillais, a détaillé Nicolas Bessone.

Deux jours après la mort de Fayed, un jeune homme de 18 ans avait été tué sur un point de deal à Nîmes. Les deux enquêtes ont été liées, a aussi précisé le parquet, laissant entendre que cette deuxième victime était peut-être la cible initiale le soir de la mort de Fayed.

Juliette Desmonceaux