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Police-Justice

Mort de Vanille: pas "d'erreur de suivi" de la part des services sociaux, la mère avait planifié son acte

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Eric Bouillard, le procureur de la République d'Angers, au cours d'une conférence de presse ce lundi après-midi, a affirmé que la mère de 39 ans avait planifié la mort de la fillette depuis le 3 décembre 2019.

Nathalie Stephan, la mère de la petite Vanille, qu'elle a enlevée puis tuée dans la journée de vendredi, est en garde à vue jusqu'à ce mardi matin. Elle sera alors présentée à un magistrat instructeur saisi de la qualification criminelle d’homicide volontaire, aggravée par le fait qu’elle est la maman de la victime, qu'il s'agit d'une mineure de moins de 15 ans et que les faits sont prémédités. Cela peut relever de la qualification juridique d’assassinat.

Eric Bouillard, le procureur de la République d'Angers, a tenu ce lundi après-midi une conférence de presse pour faire le point sur les derniers éléments de l'enquête. Il a affirmé que la mère de 39 ans avait planifié la mort de la fillette depuis le 3 décembre 2019, date à laquelle elle avait appris son départ du foyer où elle était hébergée. Il a assuré qu'aucun "signe" ne permettait cependant aux services sociaux qui la suivaient de penser que ce passage à l'acte "était envisagé par la maman".

Un "plan" caché aux services sociaux

Le mobile du passage à l’acte "semble être lié à son départ du centre maternel, départ qui lui a été annoncé, nous dit-elle, le 3 décembre 2019", a expliqué Eric Bouillard.

"Le 3 décembre est le jour à partir duquel elle a décidé par divers moyens de donner la mort à son enfant. Le départ du centre était fixé au 10 février. L’anniversaire de Vanille était le 7 février, jour qu’elle a mis à profit pour passer à l’acte", a-t-il poursuivi.

Elle avait caché ce "plan" aux services de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) qui la suivaient et avait également caché "sa situation réelle de désœuvrement complet, d’isolement complet et de refus d’un départ du centre maternel".

Elle avait, au contraire, laissé penser "une évolution positive" aux éducateurs qui suivaient la petite Vanille, sur laquelle elle avait un droit de visite. Nathalie Stephan "s’investissait de plus en plus" dans sa relation avec sa fille. Elle avait également trouvé une solution d'hébergement chez une amie, "ce qui avait rassuré les personnes qui l’encadraient et l’accompagnaient", a révélé le procureur. 

"Aucune négligence"

Christian Gillet, président du conseil départemental de Maine-et-Loire, a lui aussi assuré qu'il n'y avait pas eu "d'erreur, ni de suivi, ni d'interprétation, dans ce cas particulier" de la part des services d'Aide sociale à l'enfance (ASE). 

"Il n'y a eu absolument aucune négligence. Je suis formel. Les services, qui sont extrêmement choqués par cette situation, ont suivi toutes les procédures. Dieu sait si depuis 2004 nous avons revu toutes les procédures pour le signalement, la prise en charge des enfants et le maintien quand cela est possible du lien parent-enfant", a-t-il ajouté.
Clément Boutin