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Mort de Thomas à Crépol: la maire de Romans-sur-Isère affirme que "les bandes se sont réorganisées"

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La maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, qui a fait l'objet de plusieurs menaces de mort depuis le décès de Thomas en novembre dernier à Crépol, appelle "à se mettre autour de la table" pour "endiguer le phénomène" de la délinquance.

Ce lundi 11 mars, onze personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête sur la mort de Thomas, cet adolescent tué en novembre dernier à Crépol, dans la Drôme. Parmi eux, dix majeurs et un mineur, actuellement en garde à vue, qui résident à Romans-sur-Isère ou dans les environs. Des interpellations qui n'ont pas "étonné" la maire de cette ville de la Drôme, située à quelques kilomètres de Crépol.

"Le premier choc avait été, lors de ce drame, que l'ensemble des suspects était originaire de la commune de Romans. Aujourd'hui, je ne suis pas étonnée que dans cette deuxième vague, les suspects soient à nouveau de Romans", déclare Marie-Hélène Thoraval au micro de BFMTV ce mardi 12 mars.

La maire, victime de quatre menaces de mort depuis la mort de Thomas, affirme "qu'après une forme d'accalmie", "les bandes se sont réorganisées". "Le week-end dernier a été le théâtre de manifestations extrêmement violentes avec l'incendie d'une agence bancaire", ajoute-t-elle, tout en assurant qu'il n'y a pas de lien avec les récentes arrestations.

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Marie-Hélène Thoraval souligne que cette "flambée de violences" est constatée "dans d'autres villes de France" et que le "problème de la délinquance aujourd'hui n'est toujours pas réglé". Elle parle alors de "zones de non-droit", de zones où il y a une "politique de terre brûlée qui est en train de s'organiser".

"Il est absolument nécessaire de les reciviliser"

Face à ce constat, l'édile appelle l'État, les pouvoirs publics et les élus "à se mettre autour de la table pour travailler ensemble" et "endiguer ce phénomène" car elle l'assure: "un maire, seul, ne peut pas trouver de solutions".

Au micro de BFMTV, elle demande notamment un nombre de policiers accru sur le territoire, une "politique de fermeté pour remettre en place l'autorité", et que les "alternatives à la prison soient étudiées".

"Il est absolument nécessaire de les reciviliser pour certains car ils sont en marge de la société [...] Le mot est fort mais il est réel", lance-t-elle.

La maire de Romans-sur-Isère appelle aussi à ce qu'un Beauvau "de la gestion de la délinquance" soit mis en place en parallèle d'un Beauvau, comme prévu, sur la "prévention de la délinquance".

Si elle consent que la prévention est nécessaire, elle affirme que pour certains "cela ne relève plus de la prévention" pointant du doigt la responsabilité des parents, voire parfois leur "complicité". "Pour certains, le trafic de drogue fait partie du modèle économique familial, c'est clair", accuse l'édile.

Marie-Hélène Thoraval, qui atteste n'avoir pas reçu de nouvelles menaces de mort, assure qu'elle "reste sur la ligne qui est la sienne" et qu'elle ne "baissera pas les bras".

Juliette Brossault