Mort de Nahel: le député RN qui a visité le policier voulait s'assurer de "sa sécurité"

Le député Romain Baubry des Bouches-du-Rhône (RN) sur le plateau de BFMTV - BFMTV
Inquiet pour les conditions de détention du policier ayant tué Nahel, le député des Bouches-du-Rhône Romain Baubry s'est rendu mercredi à la prison de la Santé où il est détenu provisoirement. Un droit de visite octroyé aux parlementaires français qui ne sont pas tenus d'annoncer leur déplacement.
Le député a expliqué sur BFMTV les raisons de sa visite. Deux objectifs principaux se dessinent, "s'assurer que ses conditions [de détention] étaient bonnes" et "qu'il ne pouvait pas rencontrer d'autres détenus".
Une inspection qu'il n'a pu que mener partiellement, l'accès à la cellule du policier lui ayant été refusée:
"J'ai accédé à la prison, je me suis rendu au quartier d'isolement (...) ce qui m'a été refusé c'est l'ouverture de la cellule du prisonnier en question (...) sur le motif qu'il se trouve en détention provisoire."
Il explique avoir mené par le passé plusieurs visites et qu'il s'agit de la "seule fois" où il s'est vu adresser un refus. Un motif invoqué par le ministère de la Justice lui-même, qui s'inscrit bien dans le cadre de la loi.
Un élu particulièrement concerné
Gendarme pendant deux ans, gardien de prison pendant cinq puis policier national... Romain Baubry est particulièrement au fait des enjeux de la situation. "On parle quand même d'un policier incarcéré, ce n'est pas anodin", rappelle-t-il. Les forces de l'ordre nécessitent une protection supplémentaire en détention, du fait de leur profession.
Cette expertise lui a permis de déceler un élément gênant. "J'ai appris que le détenu Franck Elong Abé se trouvait sur le même étage, à quelques cellules d'intervalles du policier", a-t-il mis en avant sur BFMTV. Pour rappel, il s'agit du prisonnier qui a grièvement blessé l'indépendantiste Yvan Colonna, décédé trois semaines plus tard.
En référence à cette affaire, le député qui a participé à la commission d'enquête parlementaire dédiée, estime que "tout ce qui était normalement impossible, avait été rendu possible". Il voit donc d'un mauvais oeil cette proximité.
Bien que l'avocat du policier estime que celui-ci est "moins en sécurité en détention",la cour d'appel de Versailles a prononcé ce jeudi son maintien en détention provisoire.