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Police-Justice

"Ce qu'on vit est atroce": l'homonyme du policier qui a tué Nahel croule sous les menaces de mort

Des policiers font face à des émeutiers à Marseille après la mort de Nahel.

Des policiers font face à des émeutiers à Marseille après la mort de Nahel. - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Le nom du policier impliqué dans la mort de Nahel a été illégalement divulgué sur les réseaux sociaux. Résultat: un de ses homonymes et sa famille sont menacés de mort.

"Je porte le même nom que le policier de Nanterre. Sauf que c'est moi qui reçois les messages". Alors que le nom du policier à l'origine du tir ayant tué Nahel à Nanterre dans les Hauts-de-Seine le 27 juin dernier a été illégalement diffusé sur les réseaux sociaux, son homonyme, un homme vivant en Dordogne, vit un enfer.

"Pour moi, les ennuis ont commencé le mercredi matin (28 juin, NDLR) avec des menaces reçues sur mes réseaux sociaux", raconte l'ouvrier à Sud-Ouest.

"On menace de m'égorger"

Mais l'homme croit d'abord à un piratage de ses comptes. Dans la même journée, il explique avoir reçu des messages le qualifiant de "meurtrier" et "d'assassin". Ce n'est qu'en rentrant le soir à son domicile, quand il se rend compte que sa femme a elle aussi été menacée, qu'il fait le rapprochement.

"Je porte le même nom que le policier de Nanterre. Sauf que c'est moi qui reçois les messages: on menace de me mettre une balle, de m'égorger, de tuer nos enfants pour savoir ce que la mère de Nahel a ressenti. C'est ultra-violent, et ça fait peur", confie-t-il au journal.

Dès le lendemain, l'homme porte plainte en gendarmerie pour une cinquantaine de messages reçus. Depuis, son domicile est surveillé par les gendarmes qui ont "pris ça très au sérieux" et une cellule enquête pour retrouver les auteurs des messages.

Peur, terreur et colère

L'homme dénonce un "acharnement" et appelle à ce que les responsables "fichent la paix" à sa famille. "Ce qu'on vit est atroce", martèle-t-il. Si l'homonyme a mis en pause ses réseaux sociaux, sa compagne a aussi été la cible de nombreuses menaces.

"Certains internautes ont vu que le policier était parti en détention donc ils se sont acharnés sur moi en pensant que j'étais sa femme", explique-t-elle, ajoutant ne pas avoir dormi "pendant trois nuits".

Passée par "la peur" et "la terreur", elle ressent désormais de "la colère". "Qu'on nous traite d'assassins et qu'on nous menace, c'est dur à entendre pour nous. J'arrive à tourner la page. Mais alors la personne qui a dit qu'elle allait égorger mes enfants, j'aimerais la regarder dans les yeux pour voir ce qu'elle a à dire", annonce-t-elle.

Un jeune homme de 20 ans a été condamné jeudi dernier à 18 mois de prison dont 12 mois de sursis probatoire pendant deux ans pour avoir diffusé sur Snapchat les coordonnées du policier mis en cause dans la mort de Nahel. De son côté, l'agent de police a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.

Emilie Roussey