Mort de Karine Esquivillon: le détail des aveux de Michel Pialle

Michel Pialle, à la sortie du tribunal de La Roche-sur-Yon, le 16 juin 2023 - LOIC VENANCE / AFP
Après des semaines de recherches et d'enquête, le corps de Karine Esquivillon, mère de famille de 54 ans disparue depuis le 27 mars en Vendée, a été retrouvé ce vendredi aux alentours de 4 heures du matin dans un bois par les gendarmes. Quelques heures plus tôt, Michel Pialle, le mari de Karine Esquivillon, est passé aux aveux, avant d'être mis en examen pour "meurtre sur conjoint" et placé en détention provisoire.
Il aura donc fallu près de 48 heures de garde à vue pour que celui qui a signalé la disparition de sa femme donne une nouvelle version des faits, débloquant l'affaire.
La thèse de l'accident
Vers 2 heures du matin ce vendredi, à l'issue de sa quatrième audition, Michel Pialle est donc passé aux aveux, confronté aux éléments accablants que lui présentaient les gendarmes. Selon lui, la mort de sa femme est un accident: il nettoyait un fusil (une carabine 22 long rifle équipée d'un silencieux, NDLR) qu'il prenait en photo et le coup est parti tout seul.
"Il a indiqué qu'il n'avait pas vu que la carabine, qu'il prenait en photo en vue de sa mise en vente sur internet, était chargée et que le coup de fusil était parti accidentellement", a communiqué le parquet de La Roche-sur-Yon.
Blessée au flanc gauche, la mère de famille serait morte rapidement "après lui avoir demandé de faire appel aux services de police". Michel Pialle a ensuite confié avoir "pris peur" et être allé déposer le corps de Karine Esquivillon dans un terrain privé à proximité de la commune de Challans. Il aurait ensuite jeté l'arme dans le lac de Maché. Cette dernière n'a pas encore été retrouvée.
Une autopsie du corps retrouvé sur le lieu indiqué par Michel Pialle permettra de confirmer, ou non, les dires de l'homme de 51 ans par des éléments matériels.
Durant son audition, Michel Pialle a aussi reconnu "avoir jeté le téléphone portable de Karine Esquivillon quelques jours après les faits".
Scepticisme du côté des enquêteurs
Pourtant, les enquêteurs sont sceptiques sur cette version des faits. Ils ont notamment découvert que le message envoyé le 27 mars du portable de Karine Esquivillon vers le portable de Michel Pialle - SMS qui disait en substance qu'elle partait car elle en avait marre de vivre sous le même toit mais pas en couple - avait déjà été envoyé une première fois le 14 mars avant d'être effacé du portable de Karine Esquivillon. Ce détail laisse penser aux enquêteurs qu'il y a eu préméditation.
Autre élément clé de l'enquête, les connexions du téléphone de Karine Esquivillon depuis le 27 mars. Le téléphone a été retrouvé chargé le 9 avril sur un bord de route. Mais, entre le 27 mars et le 9 avril, il passe en mode avion puis se réactive plusieurs fois.
Au cours de cette période, les enfants de Karine Esquivillon reçoivent notamment des messages de sa part, et, à chaque fois, le téléphone de la mère de famille active les mêmes bornes téléphoniques que celui de Michel Pialle.