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Police-Justice

Mort d'un jeune à moto à Villiers-le-Bel à proximité d'un contrôle de police: que s'est-il passé?

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Une enquête est en cours après la mort d'un jeune homme à moto, alors que des policiers procédaient à une interpellation à proximité. Dans cette ville marquée par des émeutes en 2007, le maire relaie les appels au calme.

Il était autour de 17 heures dimanche dans le quartier de la Cerisaie à Villiers-le-Bel lorsqu'un jeune homme de 23 ans s'est tué à moto.

Des policiers procédaient à l'interpellation d'un conducteur pour défaut de permis suivi d'une tentative de fuite quand ils ont vu un jeune homme arriver à moto. Selon la préfecture du Val-d'Oise, les policiers lui auraient demandé de ralentir. Le motard serait au contraire monté sur le trottoir avant de perdre le contrôle de son engin et de percuter un poteau métallique. Toujours selon la préfecture, le jeune homme circulait sur une "moto de cross non homologuée" signalée volée.

  • Version contestée

Mais au lendemain du drame, la version des autorités est contestée par certains témoins. 

"Quand la bécane est arrivée, elle est arrivée à la droite des policiers. Les policiers étaient à l'arrêt, ils sont montés dans le camion, ils ont braqué à droite pour essayer de coincer le jeune homme. Lui, il a essayé de les esquiver, avec la vitesse il a pris un trottoir, il a glissé il s'est pris le poteau", explique un témoin à BFM Paris. 

Malgré un massage cardiaque prodigué par les policiers, le jeune homme décédera à son arrivée au centre hospitalier de Gonesse.

Une enquête a été ouverte et confiée à la Sûreté départementale. Les enquêteurs pourront notamment se reposer sur des images de vidéo-surveillance, le secteur étant "vidéo-surveillé", précise ce lundi Jean-Louis Marsac, le maire DVG de Villiers-le-Bel. Une autopsie aura lieu mardi afin de permettre de déterminer les causes du décès.

  • Une plainte déposée par la famille

Lors d'un rassemblement où se sont réunies un millier de personnes pour "réclamer la vérité" ce lundi soir, le frère de la victime a annoncé que sa famille avait déposé plainte contre X pour homicide involontaire. Il réclame par ailleurs à ce que les images de vidéosurveillance soient exploitées au plus vite. 

"Nous réclamons la saisie des vidéos de surveillance au plus vite", affirme Diané Ba. "C'est l'élément le plus parlant et le seul qui permettrait de trancher le débat entre les propos divergents de la police et des témoins. Eux disent qu'il ne s'agit pas d'un accident. Les policiers ont délibérément bougé leur véhicule quand mon frère est venu vers eux. Mon frère a essayé de les éviter et c'est à ce moment-là qu'il s'est pris le poteau."
  • Le spectre des émeutes de 2007

Dans cette ville marquée par les émeutes de 2007 après le décès de deux adolescents dans la collision entre leur moto et une voiture de police, l'élu appelle au calme.

"On va discuter beaucoup avec l'ensemble des habitants. Je sais que des jeunes se sont déjà réunis, il y a des appels au calme qui sont lancés. Personne à Villiers-le-bel n'a envie ou n'a intérêt à revivre ce qu'on a vécu en 2007", souligne Jean-Louis Marsac, maire DVG.

En 2007, la mort des deux jeunes à moto avaient été suivie par deux nuits d'émeutes urbaines et d'affrontements avec les forces de l'ordre. Des événements qui ont laissé des traces. 

"Ca a marqué la ville (...). La ville pendant 10 ans était sous une sorte de chape de plomb, c'est difficile de recruter des professionnels, des entreprises qui ne viennent pas parce qu'elles ont peur (...). On sort d'un tunnel de 10 ans après les émeutes, il n'est pas question de revivre ça", martèle le maire. 
Florian Chevallay, Narjis Hdji avec Carole Blanchard