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Police-Justice

Mort d'Alisha: selon son avocat, l'un des suspects "prend conscience de la gravité de son crime"

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Me Frank Berton, l'avocat de l'adolescent accusé d'avoir notamment roué de coups la jeune Alisha avant de la jeter dans la Seine, réclame que ce dernier soit placé en centre éducatif fermé.

Il affirme que son client a déjà des remords. Me Frank Berton, l’avocat de l’adolescent de 15 ans mis en examen pour l’assassinat d’Alisha et placé en détention provisoire, est revenu pour BFMTV sur l’état d’esprit du mineur suspect.

"J'assiste à un gamin de 15 ans et demi qui prend conscience au fur et à mesure de l’enquête de la gravité de ses gestes et de son crime", a déclaré à notre micro l'avocat pénaliste.

"Rien ne laissait penser qu'ils étaient capables d'une telle violence"

Me Frank Berton ajoute que son client a collaboré tout de suite avec les enquêteurs: "Il n'a pas cherché à mentir et a raconté ce qu'ils avaient fait en commun".

Le procureur de la République a décrit mercredi les premiers éléments qui ont conduit à la mort d'Alisha. L'adolescente de 14 ans, piégée par l'adolescent et sa copine, aurait reçu "par surprise des coups au visage" de la part du jeune homme qui l'aurait fait tomber au sol avant de lui asséner plusieurs coups de pied, dans le dos et la tête.

"Rien dans leur personnalité ne laissait penser qu’ils (le garçon et la fille également impliquée dans la mort d'Alisha, ndlr) étaient capables d’une telle violence [...] rien ne laissait présupposer qu’on pouvait en arriver à un tel drame et au fait que Alisha soit jetée dans la Seine", assure Frank Berton.

L'avocat du suspect affirme également que son client et l'autre jeune impliquée avait pensé que la victime allait nager pour sortir de l'eau. L'autopsie de la victime réalisée mercredi matin révèle "une mort asphyxique pouvant s’accorder avec une mort par noyade".

"J'ai vu un garçon qui pleurait"

Interpellés et entendus quelques heures plus tard par les enquêteurs, les deux adolescents "n'ont pas fait part d'un remords immédiat" au cours de leurs auditions selon le procureur de la République.

"J’ai entendu le procureur de la République dire qu’il n'avait pas de remords, ce n’est pas vrai", répond Me Frank Berton, j'ai vu un garcon qui pleurait devant ses juges, pas pour échapper ou attirer son attention ou quelconque pitié… Il prend conscience de là où il est, de ce qui va se passer, de la prison".

S'il ne demande pas la remise en liberté de son client, l'avocat réclame que ce dernier soit placé en centre éducatif fermé et non plus en détention provisoire dans une maison d'arrêt comme l'a décidé la juge des libertés et de la détention. Une décision qui "ne lui paraît pas être une bonne solution de reconstruction et de réadaptation".

"Le temps lui permettra de comprendre la gravité de ce qu’il a fait", ajoute enfin Me Frank Berton.
Hugues Garnier Journaliste BFMTV