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Police-Justice

Montreuil: la justice ordonne l'évacuation de locaux réquisitionnés par le maire pour loger des migrants

Les bureaux avaient été réquisitionnés par le maire pour accueillir des travailleurs migrants

Les bureaux avaient été réquisitionnés par le maire pour accueillir des travailleurs migrants - BFM Paris

Fin septembre, le maire de Montreuil avait réquisitionné des bureaux appartenant à l'État pour loger des travailleurs migrants. La justice a demandé l'évacuation des lieux et une remise des lieux en état "dans un délai de 8 jours".

La justice a suspendu ce vendredi un arrêté du maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis) qui avait réquisitionné des locaux appartenant à l'État pour loger des travailleurs migrants et a ordonné l'évacuation des lieux, a-t-on appris vendredi auprès de la préfecture.

Le tribunal administratif de Paris a "suspendu l'exécution de l'arrêté" pris par le maire de Montreuil pour réquisitionner ces locaux, indique dans un communiqué la préfecture de Seine-Saint-Denis qui avait saisi la justice administrative. Il "enjoint à tous les occupants présents sur le site d'évacuer ces locaux, d'enlever tous les matériels entreposés et de remettre les lieux en état dans un délai de 8 jours" après notification de l'ordonnance, ajoute la préfecture.

15.000 m²

Le 26 septembre à l'aube, le maire de cette commune de banlieue parisienne, Patrice Bessac (PCF), avait procédé à la réquisition administrative de 15.000 m2 de bureaux vides anciennement occupés par l'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Environ 200 travailleurs immigrés qui vivaient jusque-là dans un foyer de la ville, que le maire juge "indigne", s'y étaient alors installés.

"Même si je prends acte des décisions du tribunal administratif de Paris, ce soir j'ai mal pour mon pays et pour ses institutions qui décident de mettre des centaines de travailleurs à la rue, ferment les yeux sur les conditions de vie indignes et dangereuses de centaines d'autres et laissent des milliers de mètres carrés vides en attendant des projets qui ne verront le jour que dans 6 ans", a dit Patrice Bessac dans un communiqué.

Le maire va faire appel 

Il a demandé à "toutes les parties d'accepter de renouer le dialogue au plus vite" et a annoncé faire appel de la décision du tribunal. Un appel "non-suspensif" qui "a priori" ne permettra pas d'empêcher la procédure d'expulsion, a précisé à l'AFP la municipalité. 

Après la réquisition, le préfet avait fustigé une "opération d'occupation comportant des actes d'une violence particulière" et "des modes d'action contraires aux règles d'emploi de la police municipale". Selon le préfet, les anciens locaux de l'Afpa "totalement inadaptés à une telle occupation" et présentant de "sérieux risques pour la sécurité et la santé des occupants", doivent être réhabilités pour accueillir la Cour nationale du droit d'asile et un tribunal administratif.

P.L avec AFP