Monique Olivier aux assises: l'avocat du père d'Estelle Mouzin attend qu'"une vérité judiciaire soit dite"

20 ans d'attente. À partir de ce mardi 28 novembre, Monique Olivier, l'ex-épouse de Michel Fourniret, comparaîtra devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine pour répondre de complicité dans les enlèvements et meurtres de Joanna Parrish, Marie-Angèle Domèce et Estelle Mouzin.
Invité sur BFMTV ce lundi, l'avocat du père de cette dernière, disparue en janvier 2003, a annoncé "attendre qu'une vérité judiciaire soit dite" au cours de ce procès, marqué par l'absence de Michel Fourniret, mort en mai 2021.
Des années de recherches
L'énigme de la disparition d'Estelle Mouzin, neuf ans, par une froide journée de janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), a duré des années. En 2019, Monique Olivier a fini par contredire l'alibi fourni par le tueur en série.
Quelques mois plus tard, Fourniret a avoué sa responsabilité à la juge Sabine Kheris, aujourd'hui coordinatrice du pôle "cold cases" de Nanterre. La magistrate sera d'ailleurs entendue pendant le procès.
En 2020, Monique Olivier a déclaré que son ex-mari a séquestré, violé et tué Estelle Mouzin à Ville-sur-Lume (Ardennes). L'ADN partiel de la fillette a été retrouvé sur un matelas saisi en 2003 dans cette maison. Puis, en 2021, elle reconnaît pour la première fois un rôle dans la séquestration d'Estelle.
Malgré de nombreuses fouilles, le corps d'Estelle Mouzin, tout comme celui de Marie-Angèle Domèce, disparue en 1988, n'a jamais été retrouvé.
Selon Me Didier Seban, pour les familles, tant qu'"il n'y a pas de procès" et de condamnation, "on ne peut pas vivre un après. C'est pourquoi elles "attendent la condamnation de Monique Olivier à la hauteur des crimes commis".
La justice pointée du doigt
Ce ne sera certes "pas le procès de la justice", avait souligné à l'AFP l'avocat, mais côté parties civiles, on veut toutefois faire la lumière sur certains "ratés" dans les investigations.
Notamment l'alibi longtemps "pas vérifié" dans l'affaire Mouzin, ou la lettre que "l'ogre" envoie à la chambre de l'instruction de Reims quelques mois avant son procès de 2008, dans laquelle il dit vouloir être jugé pour ces trois affaires.
"La justice n'a pas su prendre la mesure de ce couple", a ajouté Didier Seban sur notre antenne.
D'après Me Richard Delgenès, l'avocat de Monique Olivier, sur BFMTV, son procès lui permettra surtout de "réitérer ses aveux" car "elle a tout dit".
"Ce qu'on attend d'une cour d'assises, c'est qu'on répète ce qu'on a dit à la juge d'instruction, il n'y a jamais de découverte ou de chose nouvelle dans un procès, ou rarement. Monique Olivier a fait des aveux complets, on connaît le parcours des différents crimes heure par heure. Ce qu'on attendait, c'est qu'elle puisse réitérer ses aveux, ni plus ni moins", a expliqué l'avocat ce lundi.