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Police-Justice

Mondial 2018: à Paris, un homme jugé pour agression sexuelle relaxé

Une foule immense s'était rassemblée lundi 16 juillet pour accueillir l'équipe de France victorieuse sur les Champs-Élysées

Une foule immense s'était rassemblée lundi 16 juillet pour accueillir l'équipe de France victorieuse sur les Champs-Élysées - Eric FEFERBERG / POOL / AFP

La justice a accordé au prévenu le bénéfice du doute, alors que de nombreuses femmes témoignent avoir été victimes d'agressions sexuelles lors des rassemblements célébrant la victoire des Bleus à la Coupe du Monde 2018.

Un homme de 50 ans paraissait jeudi soir en comparution immédiate à Paris, soupçonné d'agression sexuelle sur une jeune femme au cours des festivités célébrant le retour des Bleus après leur titre mondial sur les Champs-Élysées. Il a été relaxé alors que le procureur de la République avait requis une peine de quatre mois de prison avec sursis, assortie d'une mise à l'épreuve pendant 18 mois consistant en une obligation de soins.

Alors que l'homme clamait son innocence, le procureur a déclaré pendant son réquisitoire qu'il avait "profité de la foule en liesse, de l'anonymat de la foule", donnant comme exemple les événements survenus en Allemagne lors des célébrations du Nouvel an 2016 où de nombreuses femmes avaient été agressées sexuellement.

"Relaxé au bénéfice du doute"

En rendant le jugement dans la nuit de jeudi à vendredi, la présidente de la 23e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a précisé que le prévenu a "été relaxé au bénéfice du doute".

Dans son récit, relaté par le tribunal, la plaignante de 21 ans qui était absente à l'audience avait affirmé à la police avoir senti, alors qu'elle était dans la foule qui attendait le passage des Bleus sur les Champs-Élysées, "un mouvement de va-et-viens contre la raie de ses fesses". Elle s'était alors retournée et avait vu un homme en train de se masturber derrière elle.

Aucun témoin de la scène

Marié et au casier judiciaire vierge, le prévenu que le tribunal a présenté comme victime de "très sévères troubles psychiatriques" a affirmé n'avoir "jamais agressé personne". Pour sa défense, il a affirmé que la jeune femme se serait "vengée" en allant voir la police parce qu'il aurait "refusé de céder" sa "place pour voir les Bleus". Aucun témoin n'a pu confirmer les propos de la jeune fille.

Interpellé par deux gendarmes dans la foule, le prévenu était également jugé pour rébellion mais a aussi été relaxé pour ces faits. Il aurait été "sorti de la foule et jeté par terre" par les gendarmes qui lui ont "cassé l'arcade sourcilière" et "roué de coups", entraînant une interruption temporaire de travail (ITT) de six jours.

Les témoignages d'agressions se multiplient sur twitter

Depuis le soir de la finale de la Coupe du Monde, les témoignages de femmes dénonçant des agressions sexuelles pendant les festivités se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Un mineur, également poursuivi pour "agression sexuelle" en marge des célébrations du Mondial, avait quant à lui été présenté mardi à un juge des enfants

Le préfet de police de Paris Michel Delpuech a appelé les victimes de tels faits à les porter "à la connaissance des services pour que les investigations soit menées", alors que le ministère de l'Intérieur annonçait en début de semaine qu'aucune tendance à la hausse des plaintes pour agressions sexuelles n'a été constatée dans les grandes agglomérations, sans donner de chiffres.

L.D., avec AFP