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Police-Justice

Militaires fauchés à Levallois: le conducteur condamné à 30 ans de réclusion

La balance de la Justice (illustration)

La balance de la Justice (illustration) - AFP

Le 9 août 2017, l'homme avait blessé six soldats de l'opération Sentinelle, dont trois sérieusement, en fonçant sur eux au volant de sa voiture devant leur local de Levallois-Perret.

Hamou Benlatreche a été condamné lundi à Paris à trente ans de réclusion, assortis d'une peine de sûreté de 20 ans, pour "tentative d'assassinats terroriste" de militaires de l'opération Sentinelle en août 2017 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), blessant six d'entre eux.

"L'action de percuter les militaires était volontaire et ne pouvait s'expliquer par un malaise fugace", a jugé le président de la cour d'assises spéciale, qui a également prononcé une interdiction définitive du territoire français pour cet Algérien de 41 ans, arrivé en France en 2009.

Hamou Benlatreche, en fauteuil roulant depuis les blessures reçues lors de son interpellation, n'a pas réagi à l'énoncé du verdict. Jugé depuis une semaine pour "tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", il encourait la réclusion criminelle à perpétuité.

Le 9 août 2017, au volant de son VTC, il avait fauché des militaires de l'opération Sentinelle qui s'apprêtaient à partir en patrouille, avant de prendre la fuite et d'être interpellé, cinq heures plus tard, près de Calais (Pas-de-Calais).

Un accident selon le condamné

L'Algérien, venu en France pour raisons médicales - il souffre d'un cavernome du tronc cérébral, une grave malformation des vaisseaux sanguins du cerveau - a toujours affirmé qu'il s'agissait d'un accident. Selon lui, il a perdu le contrôle du véhicule à cause d'un malaise, sa jambe droite restant enfoncée sur l'accélérateur.

La cour a toutefois jugé que "les dépositions des trois militaires qui décrivaient le regard déterminé de l'accusé" avant le choc et "la trajectoire du véhicule" s'avançant lentement avant de bifurquer et d'accélérer brusquement "n'étaient pas compatibles" avec ses explications.

De plus, elle a estimé que ses passages dans cette voie "quasiment jamais empruntée" à au moins deux reprises les jours précédant les faits signaient la préméditation de l'attaque.

Elle a également retenu la "relation avec une entreprise terroriste", évoquant l'intérêt de l'accusé pour les actions du groupe Etat islamique et jugeant que son acte traduisait bien une "volonté d'intimidation des autorités et de transmettre la terreur dans la population".

M.L. avec AFP