Meurtres de Leslie et Kévin: la colère de leurs proches après la remise en liberté du principal suspect

Le principal suspect de l'affaire en liberté. Nathan B., l'un des cinq mis en examen dans l'enquête sur les meurtres de Kévin Trompat et Leslie Hoorelbeke, fin 2022 dans les Deux-Sèvres, a été libéré sous contrôle judiciaire en raison d'une erreur de procédure. En cause, selon nos informations: une convocation chez le juge qui n'aurait pas été envoyée à la bonne adresse mail.
"La première réaction c'est la sidération: comment c'est possible? (...) C'est incompréhensible, il n'y a pas de mots pour décrire ce que l'on ressent", a réagi Émilie Cardré, la belle-mère de Leslie, en direct sur BFMTV.
"La France a relâché un dangereux criminel (présumé innocent, NDLR) pour une histoire de mail", s'est-elle indignée, dénonçant une justice "inhumaine".
"Est-ce qu'il va être au tribunal?", questionne de son côté Éric Hoorelbeke, le père de la victime, craignant que le suspect n'échappe à son procès.
"Il habite à 10 km de chez nous"
Nathan B., 24 ans, a été libéré sous "un contrôle judiciaire strict". Selon le quotidien La Nouvelle République, il a l'obligation de résider en Charente-Maritime, avec pointage quotidien à la gendarmerie.
"Il habite à 10 km de chez nous. Comment ça se passe si on le croise demain dans la rue?", s'interroge également Émilie Cardré. "On ne peut pas dire comment on va réagir".
L'avocat du père et de la belle-mère de Leslie est tout aussi incrédule: "la justice poitevine ne prend pas le temps d'entendre la famille de Leslie (...) mais laisse filer l'un des auteurs présumés de ce crime particulièrement sordide", a déploré Me Lionel Béthune de Moro auprès de l'AFP.
Kevin Trompat, 21 ans, et Leslie Hoorelbeke, 22 ans, avaient disparu en novembre 2022 à Prahecq (Deux-Sèvres). Le jeune couple, victime de multiples coups, a été retrouvé mort en Charente-Maritime après trois mois d'enquête.
Les mobiles des mis en cause, entre "déception sentimentale et/ou dettes financières" d'après le parquet, seront au cœur du procès d'assises attendu l'an prochain.
Dans ce dossier, seuls deux des cinq suspects restent placés en détention provisoire, dont Tom Trouillet, un ami des deux victimes qui logeait le couple le soir du drame.