Affaire Kevin et Leslie: deux ans après l'assassinat de leur fille, ses parents affirment avoir "arrêté de vivre"

Photo non datée de Leslie Hoorelbeke et Kevin Trompat, obtenue avec l'autorisation de la famille le 28 février 2023. - - © 2019 AFP
Dans la nuit du 25 au 26 novembre 2022, Leslie Hoorelbeke et son compagnon Kevin Trompat disparaissaient à Prahecq, un village de 2.000 habitants près de Niort (Deux-Sèvres). Leurs corps étaient retrouvés trois mois plus tard après des fouilles menées à Puyravault, en Vendée, et à Virson (Charente-Maritime).
Deux ans après la mort de leur fille, les parents de Leslie sont toujours obsédés par l'idée de savoir exactement ce qui lui est arrivé. "On se rend compte que ça fait deux ans qu'on a arrêté de vivre", confie Émilie Cardré, la belle-mère de Leslie, dans un entretien publié par Ouest France ce mardi 26 novembre. "Je ne pense pas qu'on s'en remette un jour."
"Aujourd’hui, on veut que l’instruction aille au bout. Qu'on sache tout de ce qui s’est passé cette nuit-là", ajoute Patrick Hoorelbeken, le père de Leslie.
"C’est pesant d’être tout le temps en colère"
Dans cette affaire, quatre suspects ont été mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration et modification d'une scène de crime. Parmi eux figure Tom T., un ami des deux victimes qui logeait le couple le soir du drame. Un cinquième homme, Stevan M., est lui mis en examen pour recel de cadavre et modification de scène de crime.
En septembre 2023, lors d'une confrontation organisée par un juge d'instruction, Tom T. avait déclaré être le commanditaire de l'exécution d'une extrême violence du couple, le mobile de ces assassinats semblant être un mélange de ressentiment et de dettes entre lui et Kevin Trompat. Les corps des deux victimes avaient été enterrés quelques jours après leur mort.
"Au début, on nous avait dit que ça avait été rapide. Qu’elle n’avait pas souffert. Alors que ça a été une vraie boucherie", souligne le père de Leslie. "C’est pesant d’être tout le temps en colère", affirme Émilie Cardré. "Ça nous ronge de l’intérieur d’avoir envie d’autant de mauvaises choses envers ceux qui lui ont fait ça. Mais ça ne nous la rendra pas."
Avant la reconstitution, "on a fait deux nuits blanches"
Ces scènes de violences, Patrick Hoorelbelke et Émilie Cardré ont dû s'y confronter une nouvelle fois le mois dernier, lors d'une reconstitution qui s'est déroulée entre Prahecq et Niort. "C’est simple, on a fait deux nuits blanches", se remémore la belle-mère de Leslie. "On attendait de savoir ce qui s’était passé. Comment ils avaient réagi. Leur attitude. C’était très long."
Deux ans après la mort de Leslie, ses parents ont conservé intacte la chambre de leur fille, raconte Sud Ouest, qui a également recueilli leur témoignage. "Ses affaires qu’on avait pu récupérer sont toujours dans un sac, posées dans la pièce, explique Émilie Cardré au quotidien régional. "Des fois, je me dis que je devrais les laver, les plier et les ranger, mais je n’y arrive pas."