BFMTV
Police-Justice

Meurtre de Maëlys: Nordahl Lelandais évoque des "coups volontaires" sans intention de donner la mort

placeholder video
Ce vendredi, devant la cour d'assises de l'Isère à Grenoble, Nordahl Lelandais a détaillé sa version du meurtre de Maëlys de Araujo.

Le récit tient surtout de la confirmation. Bien qu'effroyable, il rappelle cependant dans le détail la version que Nordahl Lelandais livre du meurtre de la petite Maëlys de Araujo dans la nuit du 26 au 27 août 2017 à Pont-de-Beauvoisin dans l'Isère.

S'exprimant ce vendredi devant la cour d'assises de Grenoble, Nordahl Lelandais a reconnu avoir tué l'enfant, en lui portant des coups "volontaires", gestes qu'il a dit "ne pas comprendre" mais qu'il attribue à une "impression folle" liée au meurtre du caporal Arthur Noyer quelques mois plus tôt.

"Bah, monte!"

"Les coups étaient volontaires. C'est pas un accident, c'est moi qui les ai donnés mais j'avais pas du tout l'intention de lui donner la mort". Nordahl Lelandais a donc maintenu et précisé sa version des faits liés au meurtre de Maëlys devant le tribunal de Grenoble. Il a expliqué qu'alors qu'il s'apprêtait à faire un crochet par son domicile pour y chercher de la cocaïne, la petite fille lui a demandé à voir ses chiens, dont il lui avait parlé plus tôt dans la soirée.

"Bêtement, bêtement je lui ai dit 'bah monte'", a-t-il regretté. Il est revenu sur ce qu'il avait alors en tête: "Je vais chez moi, chercher de la cocaïne, je vais pas très loin. Et ça lui fera plaisir de voir mes chiens. Je la laisse - ils sont pas méchants - je vais chercher la coke, je les laisse une minute. Je voyais les choses comme ça, sans mauvaise attention". Toutefois, "sur le trajet, ça ne se passe pas du tout, du tout comme ça aurait dû se passer, malheureusement ", a-t-il repris.

Nordahl Lelandais assure "ne pas comprendre"

"À un moment sur le trajet on discutait, c'était une petite discussion de chiens. Elle me parle de voiture, qu'elle aime les voitures, à un moment y'a un grand silence, on se parle pas, je roule", a-t-il retracé, assurant que Maëlys s'est alors mise à pleurer, provoquant chez lui une réaction fatale:

"Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, j'ai tourné la tête. En avril 2017 j'avais déjà tué un homme (le caporal Arthur Noyer, NDLR), c'est quelque chose que j'avais en tête constamment, j'ai tourné la tête et j'ai eu cette impression complètement folle. Personne comprend, même moi je la comprend pas. J'ai eu cette peur, comme j'ai eu en avril, j'ai donné des coups. Les coups étaient volontaires. C'est pas un accident, c'est moi qui les ai donnés mais j'avais pas du tout l'intention de lui donner la mort".

"Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je ne sais pas", a encore martelé l'accusé, avant d'admettre à nouveau: "Mais c'est moi, bien sûr c'est moi qui l'ait fait".

Après le meurtre

Nordahl Lelandais a prolongé le fil de son récit: "J'ai pris son pouls - mal ça a été dit - je me suis aperçu qu'il n'y en avait pas." Il a alors précisé avoir déposé le corps de la petite fille près d'un chemin de fer - il reviendra plus tard l'y chercher pour le déposer aux abords du chemin forestier où les enquêteurs ont finalement retrouvé la dépouille.

Après avoir commis son crime et constaté la présence du sang de sa victime sur ses vêtements, Nordahl Lelandais a alors décidé de passer chez lui afin de s'y changer avant de retrourner à la salle des fêtes. "Je suis retourné au mariage, enfin ce qu'il en restait. C'était une forme d'alibi", a-t-il reconnu. "J'ai dit que j'avais cherché, bien sûr que non, je n'ai pas cherché, je savais ce que je venais de faire", a-t-il posé devant la cour d'assises, affirmant: "J'étais complètement perdu".

Justine Chevalier avec R.V.