Meurtre de Lola: Gérald Darmanin dénonce "l'indécence" de l'extrême droite

Le ministre de l'Intérieur déplore la récupération politique faite par l'extrême droite du meurtre de la jeune collégienne à Paris. La principale suspecte était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire.

Gérald Darmanin appelle à la retenue. Invité de RTL ce mardi matin, le ministre de l'Intérieur a dénoncé "l'indécence" d'une certaine frange de la classe politique après le meurtre de Lola, cette jeune collégienne de 12 ans tuée vendredi dans le XIXe arrondissement de Paris.

"Alors qu’une petite fille a manifestement été violée, torturée et tuée, je pense que, pendant un seul instant, les responsables politiques, ou en tout cas ceux qui se disent comme tels, doivent réfléchir aux conséquences de leurs mots, ne serait-ce que pour les familles qui voient la photo de leur fille circuler partout", a réagi le ministre de l'Intérieur.

Depuis quelques heures, des responsables politiques de l'extrême droite qualifient de "francocide" le meurtre de la jeune fille, alors que la principale suspecte mise en examen était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire.

Une histoire "transformée en tract électoral"

La suspecte est arrivée en France régulièrement avec un titre de séjour étudiant. Voulant voyager en août dernier, elle se fait interpeller par la police aux frontières, son titre de séjour étant périmé. Une obligation de quitter le territoire lui avait été délivrée. N'étant pas connue des services de police jusqu'alors et étant elle-même victime de violences conjugales, elle disposait d'un délai de 30 jours pour rentrer dans son pays d'origine, l'Algérie.

"Il y a à peine un mois qu’elle a une obligation de quitter le territoire national, les choses se sont faites dans des conditions, je crois, non prévisibles surtout que cette personne est elle-même connue comme victime de violences conjugales", a rappelé Gérald Darmanin. "En plus d’un drame qui touche une famille, il y a beaucoup d’indécence de la part de personnes qui transforment cette histoire en tract électoral."

Le ministre de l'Intérieur s'est entretenu lundi par téléphone avec les parents de Lola, qui ont quitté Paris.

"Ce sont des gens très dignes malgré le drame ignoble qui les touche, (...) ils aimeraient aussi avoir un peu de paix dans les heures et les jours qui viennent pour faire le deuil de leur fille", a conclu le ministre.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV