Meurtre de Lola: la piste d'une vengeance après un différend entre la mère et la principale suspecte à l'étude

Trois jours après le meurtre de Lola, vendredi soir, les enquêteurs s'interrogent sur le mobile du crime. La principale suspecte âgée de 24 ans a été interpellée samedi et mise en examen ce lundi dans le cadre de l'information judiciaire ouverte pour "meurtre de mineure de 15 ans accompagné de viols sur mineure, tortures ou actes de barbarie", "viol sur mineure avec torture ou actes de barbarie" et "recel de cadavre".
Durant sa garde à vue, la femme a évoqué un possible mobile pour ce meurtre, a appris BFMTV. Elle raconte avoir été hébergée temporairement par sa soeur, qui habitait dans la même résidence que Lola et sa famille.
La suspecte a ajouté qu'elle n'avait pas accès à la résidence et avait demandé un pass à la gardienne de l'immeuble, la mère de Lola. Il lui aurait été refusé. Elle a dit avoir pris Lola pour sa mère en la voyant vendredi et avoir voulu s'en prendre à elle, selon nos informations. Il s'agit donc d'une piste étudiée par les enquêteurs, même si rien ne permet actuellement de la confirmer.
La suite a été racontée par la principale suspecte et par des témoins. La femme a dit avoir attiré Lola chez sa soeur, lui avoir fait prendre une douche avant d'abuser d'elle sexuellement. La collégienne était fortement baillonée et l'autopsie a révélé qu'elle était morte d'asphyxie et que des coups lui avaient été portés après son décès.
La femme aurait ensuite mis Lola dans une caisse et serait sortie dans la rue. Un ami serait passé la récupérer en voiture pour l'emmener dans les Hauts-de-Seine. Elle est revenue quelques heures plus tard chez sa soeur, laissant la malle dans la cour de l'immeuble où un homme sans domicile fixe l'a découverte. C'est lui qui a appelé la police. Dans cette affaire, un second suspect a été mis en examen pour recel de cadavre.
Des questions sur la santé mentale de la suspecte
Lundi, l'avocat de la suspecte, Me Alexandre Silva, a réaffirmé à BFMTV que la piste d'un mobile lié à du "trafic d'organe" n'avait "jamais été envisagée" par les enquêteurs. Peu après la disparition de Lola, la principale suspecte a demandé de l'aide à un passant pour transporter sa malle.
Questionnée par l'individu, elle a dit avoir des choses à vendre et évoqué un rein, selon des informations de BFMTV. Cet élément a pu laisser envisager un temps un possible trafic d'organes, mais la piste a été écartée par les enquêteurs, a-t-on appris ce lundi.
"Le ministère public et la Défense partagent la même vision et ont le souci de mettre un terme à ces rumeurs", a-t-il ajouté.
La femme s'est largement exprimée en garde à vue, tenant un discours cohérent. Des questionnements ont émergé ces derniers jours sur sa santé mentale et son accessibilité à une sanction pénale, qui doivent être étudiés par une expertise psychiatrique.
Son état a toutefois été jugé compatible avec une détention provisoire, puisque c'est ce qui a été décidé dans le cadre de sa mise en examen ce lundi. Dans le cadre d'une détention provisoire, la personne mise en cause dans une affaire pénale est emprisonnée avant son procès.