Deux suspects déférés, une principale suspecte: ce que l'on sait de l'enquête sur le meurtre de Lola, 12 ans

Après la découverte vendredi du corps d'une collégienne de 12 ans dans une malle, une femme de 24 ans a été mise en examen et écrouée. La principale suspecte est soupçonnée d'avoir agi seule au moment du meurtre, selon nos informations.

Un peu plus de deux jours après la découverte à Paris du corps de Lola, 12 ans, dans une malle, l'enquête avance. Une information judiciaire a été ouverte ce lundi matin pour meurtre sur mineure de moins de 15 ans en lien avec un viol commis avec actes de torture et de barbarie et recel de cadavre, a indiqué le parquet de Paris à BFMTV.

Dans la journée lundi, la jeune femme de 24 ans qui a été vue en train de transporter la caisse en plastique dans laquelle se trouvait le corps de la fillette de douze ans a été présentée à un juge.

Elle a été mise en examen des chefs "de meurtre sur mineur de 15 ans accompagné de viol", "torture ou actes de barbarie", "viol sur mineur avec torture et actes de barbarie", et a été placée en détention provisoire. Par ailleurs, un homme a lui aussi été mise en examen pour "recel de cadavre": il a été placé sous contrôle judiciaire, la détention provisoire n'étant pas possible du fait de la peine encourue.

Les gardes à vue des quatre suspects dans l'affaire ont pris fin dans la nuit de dimanche à lundi, peu après 1h du matin, a indiqué une source proche de l'enquête à BFMTV.

· Vendredi: découverte du corps dans une caisse

L'affaire a commencé vendredi, peu après 15 heures, quand le père de la collégienne a commencé à s'inquiéter de l'absence de sa fille. Il l'a cherchée dans le voisinage et visionné les images de vidéosurveillance de son immeuble. Il y a vu une jeune femme, avec sa fille, qui n'avait pas l'air d'être rassurée.

La mère de Lola s'est ensuite rendue au commissariat pour signaler sa disparition. Les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs se sont rendus sur place avec un chien pisteur. C'est finalement un peu après 23 heures qu'un SDF a signalé à la police avoir trouvé une caisse renfermant le corps de l'enfant dans la cour intérieure de l'immeuble où réside la famille de Lola, dans le XIXe arrondissement. Aux côtés de la boîte opaque se trouvaient également deux petites valises, mais il n'est pas clair à l'heure actuelle si celles-ci ont un lien avec les faits.

L'autopsie pratiquée samedi a permis de déterminer que Lola était morte asphyxiée, a précisé une source proche de l'enquête. Les premières constatations avaient fait état de plaies importantes au cou. Son corps était dissimulé sous une couverture, dans la caisse en plastique. Des sortes de post-its avec les chiffres "1" et "0" ont été découverts posés sur les pieds de la victime.

· Une principale suspecte âgée de 24 ans

La principale suspecte est une jeune femme de 24 ans, interpellée samedi matin à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine). Elle aurait été vue par des témoins transportant la caisse en plastique contenant le corps de la jeune fille et est soupçonnée d'avoir agi seule au moment des faits, d'après nos informations. A ce stade, aucun lien préalable au meurtre n'a été mis au jour entre la victime et la femme mise en cause.

Elle pourrait être atteinte de troubles psychiques, selon une source proche du dossier. Les différents témoignages recueillis sur place par BFMTV permettent également d'affirmer que son comportement a été perçu comme étrange.

Selon nos informations, elle s'est toutefois largement exprimée lors de sa garde à vue, tenant un discours cohérent. Elle pourrait donc être tenue pénalement responsable, mais cela doit être confirmé par des expertises psychiatriques.

Un témoin assure qu'elle est restée quelques temps dans le quartier alors que la caisse en plastique se trouvait sur le trottoir. Elle aurait notamment fait des allers-retours entre le café et la boulangerie. Elle aurait aussi arrêté une camionnette pour demander de l'aide pour transporter cette caisse. Une autre témoin affirme que la suspecte a remonté la rue en hurlant alors qu'elle était en chaussettes. Selon elle, elle tenait son téléphone à la main et disait "Il l'a fait! Il l'a fait! Il l'a fait!"

La soeur de cette femme faisait aussi partie des gardés à vue, a appris BFMTV, confirmant une information du Parisien. L'autre suspect qui va être présenté à un juge dans la journée en vue d'une éventuelle mise en examen est un ami de la suspecte, il est âgé d'une quarantaine d'années et il est soupçonné de l'avoir aidée à transporter le corps de l'enfant.

La thèse du trafic d'organes, un temps évoquée ce week-end car la suspecte a parlé de cela à un témoin dans la rue juste après les faits, n'est pas privilégiée et semble même écartée à ce stade, selon nos informations. 

· Le lieu exact du crime encore inconnu

Au total dans ce dossier, six personnes ont d'abord été placées en garde à vue. Les enquêteurs en ont relâché deux samedi: le SDF qui a découvert la caisse en plastique et prévenu la police et un homme prénommé Karim qui a aidé à transporter cette caisse et a été en contact avec la principale suspecte. Ils ont été relâchés sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux à ce stade.

L'endroit où le meurtre a été commis n'est pas encore connu. Les enquêteurs s'interrogent sur un endroit au 3e sous-sol de la résidence où vivaient Lola et ses parents. À cet endroit, des éléments laissant penser que les faits, ou tout au moins une partie des faits, ont pu avoir lieu là ont été découverts: du scotch, un cutter et des traces de sang.

· Une cellule psychologique ouverte

En raison de l'atrocité rare des faits, tous les policiers qui ont été en contact avec le corps se sont vus proposer une cellule psychologique depuis samedi, a-t-on appris de source policière.

Vincent Vantighem et Alexandra Gonzalez avec S.C