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Meurtre dans une mosquée: le recteur de la mosquée de Paris juge que les musulmans sont des "citoyens de seconde zone"

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Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz dénonce sur BFMTV ce lundi le manque de protection de la communauté musulmane en France.

C'est le souhait de Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris: que la mort d'Aboubakar Cissé, dans une mosquée du Gard ce vendredi, "ne soit pas vaine".

"Il ne faut pas qu'Aboubakar ne soit pas mort pour rien", appelle-t-il.

Sur BFMTV ce lundi 28 avril, Chems-Eddine Hafiz partage la "colère de la communauté musulmane" en France après ce meurtre et dénonce "un deux poids, deux mesures" en France, estimant qu'un citoyen français musulman est "de seconde zone".

Les musulmans français ont "une cible sur le dos"

"Il a fallu un drame de ce type pour que nous puissions aujourd'hui parler ouvertement" de la haine contre la communauté musulmane, déplore-t-il.

Interrogé sur un éventuel défaut de protection de la France envers les citoyens français musulmans, le recteur de la Grande mosquée de Paris est catégorique: oui l'État a "absolument" failli sur ce point.

"Il n'y a aucune protection des lieux de culte musulman", argumente Chems-Eddine Hafiz pour qui "les gens ont peur".

L'homme religieux pointe "le discours décomplexé de certains médias et hommes politiques", estimant que les musulmans français ont "une cible sur le dos". "Les musulmans sont des citoyens à part entière", rappelle-t-il sur BFMTV.

Concernant le comportement de Bruno Retailleau vis-à-vis de ce meurtre, Chems-Eddine Hafiz a indiqué "ne pas connaître" l'agenda du ministre de l'Intérieur et des Cultes. Le recteur de la Grande mosquée de Paris demande à Bruno Retailleau de "prendre en considération la parole des musulmans, des citoyens à part entière".

Bruno Retailleau s'est rendu dans le Gard ce dimanche, 48 heures après la mort d'Aboubakar Cissé, après avoir assisté la veille aux obsèques du pape François au Vatican. Le ministre a pourtant l'habitude de se rendre rapidement sur place, de l'attentat de Mulhouse en février à une attaque au couteau jeudi dans un lycée de Nantes.

Matthieu Heyman