Menaces, harcèlement: des femmes dénoncent les agissements du patron d'un salon de tatouage à Angers

Le comportement déplacé et parfois "anxiogène" du patron d'un salon de tatouage angevin est pointé du doigt par plusieurs femmes. Une vague de dénonciations touche ce milieu, sous le hashtag "Balance ton tatoueur".

Celles qui ont croisé le chemin de cet Angevin disent partager le même sentiment: la peur. Une angoisse liée aux menaces et au harcèlement qu'elles affirment avoir subi de la part du propriétaire d'un salon de tatouage et piercing à Angers, dans le Maine-et-Loire, rapporte Le Courrier de l'Ouest. Si aucune n'a à ce stade déposé plainte, par crainte des représailles, ces jeunes femmes se sont réunies afin d'échanger sur leur expérience commune.

L'une a 18 ans et raconte avoir été contactée par cet homme d'une quarantaine d'années via les réseaux sociaux. Rapidement, la conversation qu'ils ont nouée devient oppressante pour la jeune femme qui tente de couper court. Selon ses dires, le dirigeant du salon aurait alors menacé de la tuer ainsi que sa mère.

"Les menaces sont allées très loin, j'avais peur de passer dans la rue, près du salon", raconte-t-elle à nos confrères.

Une situation "très anxiogène"

Une cliente affirme avoir été recontactée après son passage au salon par le propriétaire lui proposant, avec insistance, de la revoir. Plusieurs fois éconduit, il lui aurait lancé sur un ton inquiétant de "faire attention à elle". Une autre jeune femme, âgée de 20 ans, décrit les "appels incessants, toutes les nuits" et les menaces après avoir passé une nuit avec lui et l'avoir finalement repoussé. Vexé, l'Angevin lui aurait exprimé son intention de se "venger d'une manière ou d'une autre".

"J’ai commencé à avoir peur de sortir parce que j’avais peur de le croiser. Il savait où je sortais, où je travaillais, c’était très anxiogène", explique-t-elle.

Ensemble, ces femmes souhaitent alerter sur les agissements de ce patron afin de mettre en garde ses futures clientes. Un phénomène qui ne touche pas seulement la ville d'Angers. Comme dans de nombreux autres domaines, le milieu des tatoueurs-perceurs s'est doté du hashtag "Balance ton tatoueur".

#BalanceTonTatoueur

Sur la page Instagram suivie par près de 55.000 personnes, des femmes et des hommes, professionnels du tatouage ou simples clients, partagent les agressions physiques ou morales dont ils disent avoir été victimes. Ainsi, à Montpellier, plusieurs clientes dénoncent les gestes déplacés d'un tatoueur:

"Il a passé à plusieurs reprises sa main sur et dans mon vagin prétextant qu'il y avait de l'encre qui avait coulé", raconte une femme.

À Paris, c'est une ancienne employée d'un salon qui pointe du doigt "le comportement du staff avec la clientèle": "Les nanas qui passaient devant le shop se faisaient harceler, siffler, se prenaient des remarques plus que désobligeantes (...) Les clients étaient traités comme des merdes", témoigne-t-elle.

Face à cette vague de dénonciations lancée en 2020, plusieurs tatoueurs ont exprimé leur mécontentement. L'un d'eux, visé directement sur la page Balance ton tatoueur a déposé une plainte contre la créatrice du compte pour "cyber-harcèlement" et une autre contre X pour "injures et diffamations publiques", rapporte La Dépêche du Midi.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV