Menaces dans les lycées: le père du suspect décrit un "ado qui a un esprit critique"

Vincent, 18 ans, a-t-il un lien avec les fausses alertes et menaces de destruction qui planent sur les lycées français depuis trois semaines? C'est ce que vont devoir déterminer les enquêteurs qui l'ont placé lundi matin en garde à vue, après l'avoir interpellé à son domicile, en Côte-d'Or. Son père, rencontré par BFMTV, raconte l'arrivée des policiers à 6 heures du matin.
"J'ai entendu des coups frappés d'une violence terrible sur la porte, j'ai accouru en criant "Qu'est-ce qui se passe?", et là une bande de types est entrée, ils m'ont dit "Allongez-vous", ils sont rentrés partout, et dans la chambre de Vincent, ils ont hurlé "Cible en vue". J'ai demandé ce qu'il se passait, on m'a dit qu'il était soupçonné de complicité de menaces de destruction de biens et de personnes".
"Il est Anonymous sur les bords"
Son rôle éventuel dans cette affaire reste encore à déterminer. Ce sont des investigations techniques qui ont mené les enquêteurs à son adresse IP, son numéro d'identification de connexion internet, ont indiqué dans la matinée des sources policière et judiciaire.
Daniel, son père, ne croit pas un instant que son fils, qui fréquente le milieu des hackers, soit lié à cette affaire.
"Je le connais assez bien pour ne pas croire à des choses pareilles. Il est un peu "Anonymous" et révolté sur les bords. C'est un ado qui a un esprit critique sur la société, les scandales politiques, l'international... Par contre, casser quelque chose dans la société, je n'y crois pas du tout."
Ce lundi, environ 2.000 personnes ont été évacuées d'un lycée de Belfort et plusieurs centaines d'un collège de Montreux-Château (Territoire de Belfort), après des appels malveillants signalant la présence de bombes dans ces établissements, aux alentours de 8h30. "A cette heure-là, mon fils était en garde à vue", souligne le père de famille.
Depuis plusieurs semaines, des lycées et collèges en France et à l'étranger reçoivent des menaces anonymes par téléphone, entraînant la mise à l'abri des élèves, voire leur évacuation. A chaque fois, la police ne trouve rien de suspect et les lycées reprennent leur fonctionnement habituel.