Mediator: le tribunal a entendu les premières victimes

Le très controversé Mediator a été retiré de la vente en juillet 2010. - -
Le procès du Mediator, qui avait tourné court il y a un an pour des questions de procédure, s'est finalement poursuivi mercredi avec les premières auditions de victimes, le tribunal correctionnel de Nanterre ayant décidé d'examiner le fond de l'affaire.
Les avocats des laboratoires Servier avaient bataillé mardi pour obtenir un renvoi voire une annulation pure et simple du procès, sans y parvenir.
Servier absent pour des raisons de santé
Le principal prévenu, Jacques Servier, 91 ans, fondateur du groupe pharmaceutique, était absent pour raisons de santé au deuxième jour des débats prévus jusqu'au 14 juin. Il compte "faire le maximum" pour y assister afin de "montrer son respect envers les victimes et envers le tribunal", a précisé le porte-parole des laboratoires Servier, Lucy Vincent.
"Je regrette son absence", a réagi mercredi l'un des conseils des parties civiles, Maître Jean-Christophe Coubris, espérant qu'il sera présent "le jour où la présidente du tribunal décidera de l'entendre".
Irène Frachon salue une "décision courageuse"
"Il faut que Jacques Servier soit condamné pour ce qu'il a fait" a déclaré à José Ré, président de l'association Avimediator, qui représente plus de 1.000 victimes dont plusieurs se sont constituées parties civiles à Nanterre. Je ne pense pas qu'il ira en prison, mais rien qu'une condamnation de principe serait primordiale", a-t-il ajouté.
La pneumologue Irène Frachon, la première à avoir alerté sur la nocivité du médicament, et qui doit être entendue jeudi en tant que témoin, a salué quant à elle une décision "courageuse", appréciant le fait que Jacques Servier doive maintenant "s'expliquer face à un juge sur des faits de tromperie aggravée".
"C'est une bonne chose. A Nanterre, cela va aller beaucoup plus vite qu'à Paris où la procédure est plus longue. Le but c'est que cela se finisse le plus vite possible", a affirmé en marge de l'audience l'une des victimes, Michel Due. Cet homme de 70 ans explique "vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête", après avoir été opéré du coeur pour cause de valvulopathie (déformation des valves cardiaques).
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