Marseille: les renforts de Valls à l'épreuve du terrain

Face à la recrudescence des violences, le ministre de l'Intérieur a envoyé vendredi un renfort de 240 CRS à Marseille. Mais cette attention sécuritaire divise dans la ville.

Certains se disent "rassurés". Pour d'autres, "ça ne change rien: on se fait toujours contrôler cinq ou six fois". Les habitants de la cité Bel-Air, à Marseille, ne voient pas tous du même oeil l'important dispositif policier installé dans leur quartier depuis la semaine dernière.

C'est la conséquence de l'attention toute particulière que consacre le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à Marseille: jeudi, après un nouveau règlement de comptes qui a fait deux morts dans la cité phocéenne, celui-ci a annoncé un nouveau renfort ponctuel de 240 CRS aux policiers déjà déployés dans le cadre de la zone de sécurité prioritaire, créée dans les quartiers Nord à l'automne.

Sa méthode, Manuel Valls l'emprunte notamment à New York où elle a fait ses preuves. Des renforts destinés à cibler les trafics de drogue, à les asphyxier et à permettre aux bailleurs sociaux de réhabiliter les immeubles où ils ne pouvaient plus entrer.

3.000 policiers contre 25.000 à Paris

Mais les élus critiquent le fait que les renforts restent ponctuels. "On ne peut pas dire: 'on met des policiers', puis les retirer", pointe la maire PS des XV et XVI arrondissements, Samia Ghali. "Il faut maintenir cet effort durablement." Quant au maire de la ville, l'UMP Jean-Claude Gaudin, il est allé plus loin en déclarant lundi que le gouvernement "donnait zéro à Marseille".

Les policiers marseillais demandent également plus d'effectifs. Ils déplorent n'être que 3.000 pour sécuriser la deuxième ville de France, alors que Paris compte 25.000 hommes.

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