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Police-Justice

Marne: ce que l'on sait de la collision entre un TER et une voiture, qui a fait 4 morts

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Le procureur de la République de Reims a annoncé ce mardi soir l'ouverture d'une enquête contre X pour "homicide involontaire".

Une collision s'est produite peu avant 10h ce lundi matin entre une voiture et un TER sur un passage à niveau à Avenay-Val-d'Or, dans la Marne. Les quatre occupants du véhicule sont morts sur le coup et plusieurs personnes ont été légèrement blessées dans le train. 

  • Trois enfants de 1 à 11 ans, sans lien de parenté 
"Le véhicule avait à son bord une femme née en 1982, assistante maternelle, qui se rendait (...) à un rendez-vous avec d'autres assistantes maternelles pour semble-t-il préparer une fête de fin d'année", a confirmé ce lundi soir le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, lors d'une conférence de presse. 

Du fait de la violence de la collision, elle n'a pu être "désincarcérée du véhicule qu'en fin d'après-midi", selon le procureur, tout comme une enfant qui était à bord. "Selon toute vraisemblance, il s'agirait de sa propre fille âgée de presque 11 ans", a poursuivi Matthieu Bourrette. 

Deux autres enfants se trouvaient à bord du véhicule, âgés d'un et trois ans, gardés par cette assistante maternelle. "Il n'y a a priori aucun lien de parenté entre les enfants", a précisé le procureur. Les deux victimes ont été éjectées du véhicule lors de l'accident. Les familles ont été prévenues, a assuré le ministère public, mais leur identité ne sera confirmée qu'une fois la reconnaissance ADN effectuée. 

A bord du train, quatre personnes ont été légèrement blessées et 16 ont été examinées médicalement, sur la vingtaine de passagers.

  • Une enquête contre X pour "homicide involontaire"

Le procureur de la République a annoncé lors d'une conférence de presse l'ouverture d'une enquête contre X, pour "homicide involontaire". Elle a été confié en co-saisine à la brigade de recherches d'Epernay et la section de recherches de Reims. Des autopsies seront pratiquées sur les quatre décédées. 

Le Bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre a également diligenté une enquête administrative et technique. 

Une cellule d'urgence médico-psychologique a été ouverte par la préfecture ainsi qu'un centre d'accueil des impliqués a été ouvert. Le parquet a également demandé à l'association d'aide aux victimes d'infraction pénale France Victimes 51 d'accompagner toutes les victimes du dossier. 

  • Le signal sonore a retenti

Elément novateur souligné par le procureur, les lieux de la collision ont été numérisés pour les besoins de l'enquête. Il a déjà été établi que "le passage à niveau comportait un signal sonore, un signal lumineux et un système de barriérage". 

Le signal sonore a lui été entendu par des ouvriers travaillant dans une maison à proximité. Le signal lumineux était "en position continue lorsque les services d'enquête sont arrivés, ce qui ne détermine pas à cette heure quel était le système de fonctionnement au moment de l'accident", a jugé le procureur, qui a demandé à ce que ce point soit éclairci dans l'enquête. 
  • La barrière "enfoncée"

"La première barrière était enfoncée", a rapporté Matthieu Bourrette, confirmant les propos tenus plus tôt dans la journée par le PDG de SNCF Réseau. "Cela laisse supposer, là encore au conditionnel, que le véhicule avait pu forcer le passage en enfonçant la première barrière, en matériau souple", a soulevé, très prudent, le procureur. 

Toutefois, il a été signalé aux enquêteurs que dimanche, "une personne qui avait pu franchir le passage à niveau en sens inverse de celui de la conductrice, barrière levée, aurait vu la barrière de l'autre côté s'abaisser de manière intempestive", a-t-il évoqué. Ce point devra lui aussi être éclairci par l'enquête, même s'il est "extrêmement différent du déroulement des faits supposé" de ce lundi. 

Le système de barrières du passage à niveau va être examiné, sur son état de fonctionnement comme de maintenance. Des analyses vont aussi être menées sur la motrice du train et les bandes d'enregistrement. "Aucun élément ne permet de savoir à cette heure pourquoi le véhicule s'était engagé", a souligné le ministère public. 

  • Que sait-on des conducteurs? 
"Le conducteur du train, particulièrement choqué, a déjà été entendu par les enquêteurs ce matin", a relaté le procureur. "Il sortait d'une courbe, continuait sur une ligne droite à 118km/h pour une vitesse limitée à 120km/h. Il n'a que tardivement vu le véhicule qui se trouvait sur la voie, puis a actionné le freinage d'urgence et n'a pu s'arrêter que 400m au-delà du point d'impact", selon le procureur. 

Son alcoolémie était négative. Des prélèvements de même sorte ont été effectués sur la conductrice, dont les résultats seront connus prochainement. 

Le procureur de la République de Reims a prévenu que s'ouvrait "une enquête longue" et assuré que "tous les moyens techniques et humains, sans limite, (étaient) mis en oeuvre par (son) parquet, par la gendarmerie et par les experts mandatés pour déterminer les causes exactes de l'accident". 

Liv Audigane