Manifestation des policiers: Dupond-Moretti dénonce "des débordements qui (lui) ont déplu"

"Ça m’a profondément choqué." A l'ouverture du Beauvau de la sécurité ce jeudi matin, Eric Dupond-Moretti, face aux syndicats de la police, est revenu sur leur rassemblement du 19 mai qui a viré au procès en laxisme de la justice. Le ministre a pointé du doigt "un certain nombre de débordements qui [lui] ont déplu".
Ce jour-là, le patron du syndicat policier Alliance, Fabien Vanhemelryck, a été particulièrement virulent à l'égard de la magistrature, affirmant que "le problème de la police, c'est la justice". Puis, des participants ont mis en scène cette opposition lors d'un happening où un prétendu délinquant tire sur des policiers qui s'effondrent au sol.
"Scène indigne"
Des hommes en costume blanc avec le mot "justice" inscrit dans le dos balayent ensuite les dépouilles, laissant la possibilité au faux délinquant de tirer à nouveau sur d'autres policiers qui tombent à leur tour.
"Cette scène où l’on voit la justice balayer une scène de crime, elle est indigne, a tancé ce jeudi le ministre. La liberté syndicale n’est pas totale, elle est importante, il faut prendre en compte les revendications, mais pas au détriment de la République", a-t-il déclaré devant les syndicats de policiers.
Une "ligne rouge infranchissable"
Eric Dupond-Moretti estime que "si on dézingue les institutions de la République, alors on dézingue la République" or, pour lui, "la ligne rouge infranchissable, c’est la mise en cause de la République".
"La justice et la police fonctionnent ensemble, ce n’est pas un duel, c’est un duo", a souligné dans son propos liminaire Gérald Darmanin, qui co-anime ce Beauvau de la sécurité.
Depuis cette manifestation, les deux ministres s'emploient à ne pas laisser accroire à un divorce entre la police et la justice.