Maltraitance présumée à l'Ehpad d'Arcueil: un aide-soignant soupçonné jugé ce vendredi

L'idée est de s'insiprer des crèches en faisant payer l'hébergement en Ehpad en fonction du revenu des résidents - Stéphane de Sakutin - AFP
Sur les vidéos, on le voit violenter, insulter une dame de 98 ans qui le supplie d'arrêter: un aide-soignant est jugé ce vendredi pour des violences en février dans un Ehpad d'Arcueil du Val-de-Marne.
L'homme de 57 ans avait été interpellé mi-février, après une plainte des enfants de la vieille dame. Soupçonnant des violences sur leur mère, ces derniers avaient installé une caméra de surveillance dans sa chambre de cet Ehpad du groupe Adef résidence. Présenté au tribunal de Créteil, le suspect avait demandé le renvoi de son procès pour préparer sa défense, et a été placé en détention provisoire.
"Pitié pour moi"
Sur les vidéos récoltées par la famille, une scène est particulièrement choquante, selon plusieurs sources qui les ont visionnées. La vieille dame est au sol, apparemment tombée de son lit. On l'entend crier "à l'aide" pendant une heure, avant que n'arrive l'aide-soignant.
"Ferme ta gueule", lui dit-il. Il la tire violemment par les jambes pour la remettre dans son lit, lui donne des petits coups de pieds, des gifles, la tire par les cheveux. "Tu me fais chier espèce de vieille salope", "ferme ta gueule", répète-t-il encore. "Pitié pour moi", le supplie la vieille dame, en pleurs.
Le lendemain et alors que la famille n'a pas encore vu la vidéo, ils sont informés par l'Ehpad d'une "fracture spontanée du fémur" de leur mère, qui se verra prescrire 90 jours d'ITT (incapacité totale de travail).
Des "actes isolés"
Devant les enquêteurs, l'aide-soignant avait d'abord nié, avant de reconnaître ce qu'il a qualifié d'actes isolés, disant avoir "pété un câble". D'après Le Parisien, ce père de famille, dont les qualités de travail étaient jusque-là saluées par ses collègues, "cumulait deux emplois pour rembourser ses dettes, dont le crédit de sa maison".
D'autres familles de pensionnaires de l'Ehpad ont été entendues et une seconde plainte a été déposée par une famille jeudi, rapporte Le Parisien. De son côté, Adef résidences, qui s'est constitué partie civile, a déploré un "acte de violence insoutenable" et dit avoir mis à pied son salarié, employé depuis dix ans, "dès connaissance des faits". Le suspect risque dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.