Maintien de l'ordre: la Défenseure des droits regrette que la France ne soit pas dans "une désescalade de la violence"

"Le principe, c'est la liberté de manifester." La Défenseure des droits a été saisie 227 fois depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites. "Dans les saisines il y a des situations de nasses, de violences, des arrestations considérées comme arbitraires, des journalistes, et ça pour nous c’est nouveau", détaille ce vendredi matin Claire Hédon sur BFMTV et RMC.
L'institution s'attèle désormais dans ses enquêtes "à savoir si la force a été utilisée de façon nécessaire et proportionnée". "On ne cherche pas que à comprendre le fait dénoncé mais dans cette enquête on cherche à savoir quel est l’encadrement, quels ordres ont été donnés et quelle est la formation?", détaille la Défenseure des droits, invitée au début du mois à assister à une manifestation depuis la salle de commandement de la préfecture de police de Paris.
"Le principe c’est la liberté de manifester et c’est aussi le principe du maintien de l’ordre, insiste-t-elle.
Les organisateurs doivent déclarer leur manifestation, mais ce n’est pas une demande d’autorisation, et participer à une manifestation non déclarée ce n’est pas illégal".
Des policiers non identifiables
Condamnant "toute forme de violences", qu'elles viennent des policiers ou des manifestants, Claire Hédon rappelle que "les forces de l'ordre ont l'usage de la force". "Mais ce qu’il faut étudier, c'est qu’est-ce qui a généré des forces non nécessaires", insiste-t-elle, prenant l'exemple d'un manifestant "maîtrisé au sol, et un policier continue de lui taper dessus, policier casqué, masqué, RIO (numéro d'identification des policiers, NDLR) non visible".
"On n’a jamais pu l’identifier, déplore-t-elle. Les policiers autour ne savaient pas, l’encadrement ne savait pas. Je doute parfaitement que ceux qui étaient autour ne savaient pas qui c’était..."
Claire Hédon "doute (...) que personne n’ait réussi à savoir qui c’était". Si l’encadrement n’est pas capable de savoir qui c’est, je trouve ça très inquiétant", poursuit-elle, rappelant son combat pour le port visible du RIO.
La Défenseure des droits s'inquiète aussi que la France ne se soit pas engagée dans "une désescalade de la violence". "Qu’est-ce qui se passe en Allemagne, en Grande-Bretagne? Ils ont beaucoup plus travaillé sur cette question de la désescalade qui se joue à tous les niveaux", conclut la Défenseure des droits.