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Police-Justice

Maintien de l'ordre: Castaner annonce le retrait "immédiat" de la GLI-F4, une grenade controversée

Cette arme a régulièrement été accusée de provoquer de graves blessures chez des manifestants.

Christophe Castaner a annoncé ce dimanche le retrait "immédiat" d'une grenade lacrymogène controversée, la GLI-F4, régulièrement accusée de provoquer de graves blessures chez des manifestants.

"Elles n'ont pas une couleur, elles n'ont pas un signalement spécifique et il est arrivé, il y a plusieurs mois, que des policiers soient obligés de les utiliser pour se désengager d'une menace et que des manifestants les prenant volontairement en main se blessent gravement. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il nous faut retirer les GLI-F4", a déclaré le ministre de l'Intérieur sur France 3.

Cette petite grenade (17,8 cm de hauteur, 5,6 cm de diamètre, 190 g) a un triple effet lacrymogène, sonore (forte détonation) et de souffle. Sa dangerosité réside dans son caractère explosif (elle contient 26 g de TNT). A Notre-Dame-des-Landes ou lors des rassemblements de gilets jaunes, des manifestants ont eu la main arrachée alors qu'ils avaient ramassé cette arme dite de force intermédiaire qui faisait l'objet de nombreuses controverses.

Le Conseil d'Etat avait rejeté les demandes d'interdiction

Selon un rapport de la police cité par le Défenseur des droits, "la France est le seul pays d'Europe à continuer d'employer des munitions explosives" dans le maintien de l'ordre face à des manifestants. En juillet 2019, le Conseil d'Etat, saisi notamment par la Ligue des droits de l'homme et la CGT, avait rejeté des requêtes contre l'usage de la grenade GLI-F4 et d'autres armes de force intermédiaire comme les lanceurs de balle de défense (LBD) ou les grenades de désencerclement. 

Un autre type de grenades, les OF-F1, a été interdit en mai 2017 pour les opérations de maintien de l'ordre, après la mort en 2014 du militant écologiste Rémi Fraisse à Sivens (Tarn).

Jé. M. avec AFP