Machette, lycéens suspectés... Les révélations du procureur sur le meurtre d'un adolescent à Nogent-sur-Oise

Loïc Abrial, le procureur de la République de Senlis le 22 mai 2025 à l'occasion d'une conférence de presse. - BFMTV
Le mardi 20 mai dernier, un adolescent de 17 ans a été mortellement blessé à l'arme blanche sur un parking d'un supermarché Lidl à Nogent-sur-Oise. Deux jours après ce drame, qui a endeuillé cette petite ville de l'Oise, le procureur de la République de Senlis, Loïc Abrial a tenu ce jeudi une conférence de presse.
À cette occasion, le magistrat est revenu sur la chronologie des faits, rendue possible grâce aux caméras de vidéosurveillance installées à proximité du magasin. L'analyse de ces images a permis d'établir que les "trois agresseurs présumés étaient présents depuis plusieurs minutes" sur le parking du supermarché "avant l'arrivée de la victime".
L'un des jeunes "lève son bras armé d'une machette"
Les trois suspects sont arrivés un peu après 19 heures. Ils sont descendus armés du véhicule: l'un portait une matraque télescopique, l'autre "un outil s'apparentant à un démonte-pneus", le troisième tenait "un outil de type machette", a détaillé le procureur de la République de Senlis.
Les trois suspects, des hommes de 19, 17 et 16 ans, se sont alors approchés du groupe de jeunes dans lequel se trouvait la victime, un adolescent de 17 ans. "Une empoignade semblait intervenir avant que l'un des trois auteurs présumés, un mineur de 17 ans, soit vu sur les images de vidéo lever son bras armé d'une machette" et "frappe la victime d'un coup unique". Sur place, les policiers déployés sur la scène de crime avaient par ailleurs découvert "un objet s'apparentant à l'étui d'une machette".
L'examen externe du corps de l'adolescent de 17 ans, réalisé par un médecin légiste, a fait état d'"une plaie très nette d'une profondeur de quatre à cinq centimètres au niveau cervical gauche qui avait conduit à ce que la carotide soit tranchée". Selon l'autopsie, réalisée ce mercredi, le décès de l'adolescent est dû au sectionnement de la carotide par le coup qui lui a été porté.
D'après la vidéo surveillance, la victime a "titubé quelques secondes" après avoir reçu ce coup avant de "s'effondrer au sol". Il est mort des suites de ses blessures à 20h54 au centre hospitalier de Creil.
Interpellés à Montataire
Les trois auteurs présumés, eux, ont pris la fuite à bord de leur véhicule après les faits. Ils ont été interpellés une demi-heure plus tard à Montataire, commune voisine de Nogent-sur-Oise, par des policiers de la BAC.
Un "outil de type démonte-pneus" et une matraque télescopique, "objets pouvant correspondre aux armes utilisées lors des faits", ont été découverts dans le véhicule utilisé. "En revanche, ni dans le véhicule, ni dans les différents lieux vérifiés et perquisitionnés par les policiers, l'outil de type de machette n'avait pu être retrouvé", a précisé le procureur de la République de Senlis en annonçant la requalification des faits en "meurtre en bande organisée".
Loïc Abrial est revenu sur le profil des trois suspects, qui demeurent présumés innocents. "Inconnus des services de police", ces lycéens "semblent parfaitement insérés dans la société" a fait savoir le procureur de la République de Senlis.
Ils reconnaissent "leur implication dans les faits"
En garde à vue, après avoir gardé le silence pendant les 36 premières heures, les trois agresseurs présumés "ont reconnu une implication dans les faits". Aux enquêteurs, ils ont affirmé "avoir agi en représailles de violences subies par un membre de leur famille plusieurs semaines auparavant". Le jour des faits, ils ont dit avoir été avertis de la présence de la victime et avoir décidé "d'aller à son contact".
Face aux enquêteurs, ils "ont soutenu ne pas avoir été animés d'une intention de tuer, mais d'une "intention d'impressionner la victime", a ajouté le procureur de la République de Senlis, annonçant l'ouverture ce jour d'une information judiciaire pour "le crime de meurtre en bande organisée". Les trois suspects seront présentés à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen, a précisé le procureur de la République qui a requis leur placement en détention provisoire.