Lynchage d’un jeune homme à Melun

Un policier, image d'illustration. - AFP
Grièvement blessé après avoir été tabassé et poignardé par une bande de jeunes dans le quartier de Montaigu, à Melun, en Seine-et-Marne, jeudi dernier, Jawad, 25 ans, était mercredi toujours hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, et son pronostic vital était toujours engagé, rapporte Le Parisien.
Selon les informations du journal, trois habitants du Mée-sur-Seine âgés de 17, 20 et 34 ans se sont présentés spontanément lundi au commissariat de Melun, mais n’ont rien avoué pendant leur garde à vue. Défavorablement connus des services de police, ils doivent être déférées ce mercredi matin devant le parquet de Melun. Ils doivent être présentés dans la foulée à un juge d’instruction qui devrait les mettre en examen pour tentative d’homicide.
"Ils l’ont pris au hasard"
D’après le quotidien, Jawad a été victime d’une expédition punitive dans le cadre de représailles après la mort, dans la nuit du 7 au 8 février, d’un jeune homme de 18 ans dans la commune voisine du Mée-sur-Seine.
Le jeune homme, qui vit à Toulouse, est "revenu la semaine dernière pour fêter l’anniversaire" du fils de sa sœur, Naïma. "Jeudi à 21h30, il a quitté mon appartement pour aller chez ma mère. Il était seul et il a croisé une bande qui cherchait une proie. Ils l’ont pris au hasard", raconte-t-elle. La victime a reçu quatre coups de couteau, notamment au thorax, à la hanche et à la jambe.
Poumon perforé et coma
"Il a eu le poumon perforé. Quand il a été opéré, il a fait un arrêt cardiaque, vendredi à 4 heures du matin. Ils l’ont plongé dans le coma. Les plaies ont été suturées, notamment au poumon. Mais il a fait une infection pulmonaire. Il est donc maintenant sous antibiotiques. Ils l’ont replongé dans le coma dimanche. Son pronostic vital est toujours engagé. On craint aussi les séquelles après son arrêt cardiaque", détaille sa sœur.
"Tomber à vingt sur un, c’est vraiment lâche", poursuit-elle. "Entre lundi et jeudi, des jeunes du Mée ont tourné en voiture à Montaigu. Il y aurait pu y avoir plus de policiers pour que la tension retombe". Des accusations récusées par les forces de l’ordre. "Entre lundi et jeudi, il y a eu des renforts de police qui ont quadrillé le quartier, y compris en civil. Ce n’est pas un quartier de non-droit", répond au Parisien Chantal Baccanini, directrice départementale de la sécurité publique.