Lycéens mis à genoux à Mantes-la-Jolie: l'enquête de l'IGPN ne reconnaît "pas de faute" de la police

Des jeunes interpellés agenouillés à Mantes-la-Jolie, le 6 décembre 2018. - Capture BFMTV
L'enquête administrative menée dans l'affaire des interpellations de 151 lycéens mis à genoux à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, en décembre a établi "qu'il n'y avait pas de faute" commise par la police, a indiqué jeudi la patronne de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Il n'y a "pas (eu) de comportements déviants de la part des policiers", a ajouté Brigitte Jullien, auditionnée par une commission d'enquête de l'Assemblée nationale. Une enquête préliminaire suit son cours dans ce dossier avec les premières auditions lundi des lycéens qui ont porté plainte.
A genoux mains sur la tête
Le 6 décembre, 151 jeunes de 12 à 21 ans avaient été interpellés après des incidents en marge d'une manifestation dans le cadre d'une mobilisation nationale des lycéens, et forcés de se tenir à genoux mains sur la tête pendant plusieurs heures. La vidéo de leur arrestation avait provoqué un tollé.
Lundi, l'avocat de plusieurs lycéens, Arié Alimi, a réclamé l'audition par l'IGPN de l'ensemble des 151 jeunes interpellés. Il a déposé le 6 mai une plainte avec constitution de partie civile pour contraindre à la nomination d'un juge d'instruction.
72 enquêtes judiciaires clôturées par l'IGPN
Brigitte Jullien a par ailleurs indiqué que 249 enquêtes judiciaires avaient été ouvertes à l'IGPN dans le cadre du mouvement des "gilets jaunes", dont quatre dans le cadre d'une information judiciaire.
La cheffe de la police des polices a regretté "le peu de retour de la justice sur la suite de ces enquêtes" alors que 72 d'entres elles ont été "clôturées et retournées à l'autorité judiciaire", à l'exception d'un classement sans suite prononcé par le parquet de Toulouse.
Auditionné dans la foulée, le patron de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), le général Michel Labbé, a indiqué que 15 enquêtes judiciaires avaient été ouvertes par ses services, dont 4 pour usage inapproprié du lanceur de balles de défense (LBD), 2 pour usage d'une grenade, 7 pour usage de la force et 2 pour des propos inappropriés.
"Sur certains (cas) les enquêtes sont terminées, (...) et un classement sans suite a été décidé par le procureur", a-t-il précisé.