Manifestation loi "sécurité globale": une nouvelle journée de mobilisation très surveillée à Paris

Plusieurs milliers de personnes ont de nouveau manifesté ce samedi à Paris pour dénoncer la très controversée proposition de loi Sécurité globale et le projet de loi sur les séparatismes.
Lancée à l'initiative d'un collectif de syndicats, d'associations ou de mouvements politiques de gauche, cette nouvelle journée de mobilisation s'est déroulée sous très forte présence policière pour éviter la répétition des incidents violents des précédents rassemblements.
Dans la capitale, de nombreuses unités de CRS et de gendarmes mobiles ont encadré au plus près les milliers de manifestants, 10.000 selon les organisateurs, qui défilaient de la place du Châtelet à celle de la République et procédé à plus d'une centaine d'interpellations, selon le ministère de l'Intérieur.
Aucun incident majeur
Cette vague importante d'arrestations a suscité des tensions dans le défilé mais aucun incident majeur n'y avait été signalé en fin d'après-midi.
Quelques minutes après le départ du cortège, place du Châtelet, de premières tensions ont été observées boulevard de Sébastopol où un premier groupe de black blocs s'était constitué. En réponse, les forces de l'ordre ont décidé d'intervenir "au milieu du cortège pour empêcher la constitution d'un groupe de black-blocs violents", précisait la préfecture de police.
Retrait des associations
Ces deux derniers samedi, des dizaines de milliers de personnes avaient défilé dans les rues de Paris et de nombreuses villes de régions pour exiger le retrait de la loi "sécurité globale". Ces rassemblements avaient été le théâtre, essentiellement dans la capitale, de violents affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants qualifiés "d'ultras" ou de "casseurs" par les autorités.
Le collectif de syndicats et d'associations à l'initiative de la protestation avait appelé à une nouvelle mobilisation dans les régions ce samedi mais renoncé à faire de même à Paris. "La coordination #StopLoiSecuriteGlobale considère que les conditions de sécurité des manifestants et manifestantes ne sont pas assurées", a-t-elle justifié. Une partie de ce collectif a toutefois décidé de passer outre.
Adoptée par les députés, la proposition de loi Sécurité globale suscite depuis des semaines de vives critiques de la part de la gauche, des journalistes et des ONG de défense des libertés, notamment son article 24 qui pénalise la diffusion malveillante d'images des forces de l'ordre.
Présenté mercredi en conseil des ministres, le projet de loi contre les séparatismes vise à renforcer la lutte contre l'islamisme radical, dans la foulée de l'attentat jihadiste qui a coûté la vie à Samuel Paty. Il est dénoncé par certains à gauche comme une loi de "stigmatisation des musulmans".