Les pots catalytiques, nouvelle cible des voleurs

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Il y a eu le cuivre sur les voies ferrées, et même les plaques d’égouts : la flambée des prix des métaux s’est accompagnée d’une recrudescence de vols en tous genres ces dernières années. Nouvelle mode, le vol de pots catalytiques. Apparu en Meurthe-et-Moselle en début d’année, le phénomène s’est depuis amplifié.
Fin août, une casse automobile du département a été la cible de ces voleurs. Quelques jours plus tard, des habitants de Dieulouard, qui avaient garé leur voiture sur un parking extérieur, en ont également fait les frais. Et la facture est salée : pour la pose d'un pot catalytique neuf, il faut compter 1 500 euros en moyenne. Mais ces pots restent une vraie mine d’or : les quelques grammes de métaux précieux qu’ils contiennent, notamment le platine, peuvent rapporter beaucoup.
Une filière à l'étranger ?
« Beaucoup de personnes savent que les pots catalytiques recèlent certains métaux précieux, c’est la raison pour laquelle certaines personnes sont tentées de les dérober, explique le capitaine Stéphane Abraham, commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Nancy. Nous recensons des vols sur des voitures en stationnement sur la voie publique, mais les vols les plus importants ont lieu dans un garage automobile et dans une casse ». Ensuite, difficile de retrouver la trace des malfrats, souvent membres d’une filière complexe. « Ces éléments sont souvent transportés à l’étranger, où ils sont parfois remontés sur des véhicules d’occasion. C’est la piste que nous explorons », explique le commandant.
« 400 euros pour très peu de boulot »
Garagiste à Dieulouard, Cédric comprend bien pourquoi les voleurs s’en prennent aux pots catalytiques. « Même troué, dès le moment où la céramique à l’intérieur est encore en bon état, un pot peut se revendre à un ferrailleur 30, 40 euros, voire même plus ». Le calcul est vite fait : « S’ils en volent 10 dans la soirée, ils les ramènent à la ferraille le lendemain, les revendent 40 euros pièce, ils se font 400 euros pour très peu de boulot. Ils lèvent la voiture, il y en a qui se glisse en dessous, en deux minutes c’est coupé ».
« Je n’hésiterai pas à organiser des rondes »
Le maire de Dieulouard, lui, est excédé. Car Henri Poirson n’en est pas à la première vague de vol dans sa commune : « Au début, c’étaient les câbles électriques de l’alimentation de l’éclairage public, non remboursé par l’assurance, donc c’est le contribuable qui paye, ça nous est arrivé trois fois. Et maintenant, les pots ». Pour limiter les dégâts, il est donc prêt à prendre les choses en main : « Il y a une filière en place, ce n’est pas possible autrement. J’en ai parlé au préfet, et je n’hésiterai pas, s’il le faut, avec des élus, des amis, à organiser des rondes pour se protéger ».