Les maisons de retraite sont-elles des prisons ?

Jean-Marie Delarue - -
Quel est le sens de l'enfermement des personnes âgées, des malades, des enfants, des étrangers ? Le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, dissèque dans son rapport annuel, publié lundi, les paradoxes des politiques et dogmes carcéraux.
Il évoque pour la première fois les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), qu'il voudrait pouvoir visiter.
"Il y a des raisons évidentes plaidant pour que nous n'y allions pas", leurs pensionnaires étant censés les intégrer "de leur plein gré", a déclaré Jean-Marie Delarue devant la presse, ajoutant aussitôt, avec son habituel franc-parler: "parfois à l'insu de leur plein gré...".
Contrôler, comme les prisons, les maisons de retraite
De fait, des gens "qui n'ont plus toute leur tête, ni tous leurs muscles", sont privés de liberté, "bouclés", et ces "malheureux sont difficiles à prendre en charge", avec "toujours les mêmes gestes et pas des plus agréables".
Le contrôleur "ne jette la pierre à personne", mais estime que les visites de ses équipes "peuvent rendre service à ces établissements".
Jean-Marie Delarue a précisé avoir déposé un avant-projet de loi en mai 2012 auprès de Matignon, afin que sa compétence soit étendue aux EHPAD : "Nous sommes toujours dans l'attente d'une réponse", et attendre trop longtemps "me chatouillerait un peu sur le terrain de mon indépendance".
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