Les autorités s'inquiètent de la menace grandissante des drones

Face à la menace grandissantes des drones, les forces de l'ordre s'adaptent et utilisent de nouveaux outils pour contrer ces objets volants.

Le 4 août dernier, Nicolas Maduro, le président vénézuélien, échappait à un attentat au drone rempli d’explosifs, et qui a fait sept blessés. Lundi, c’est encore un drone qui a survolé le fort de Brégançon, résidence estivale d’Emmanuel Macron. La menace de ces petits engins volants est prise au sérieux par les autorités en France, alors que 400.000 d'entre eux ont été vendus en 2017 dans l'Hexagone.

Si le vol des drones est réglementé, de nombreuses infractions ont récemment été constatées : "En 2017, on a eu 25 survols de zones interdites. Cette année, nous sommes déjà à une trentaine sur les huit premiers mois. Nous sommes particulièrement vigilants face à cette menace", assure le colonel Jean-François Morel, de la direction générale de la gendarmerie.

Brouilleurs, filets et aigles royaux

Face à la capacité de nuisance des drones, la riposte s’organise. Des détecteurs de drones équipent déjà les sites sensibles comme les centrales nucléaires: "Le principe c’est que cela va écouter les communications radiofréquences entre un drone et sa télécommande. Notre système permet de détecter les drones à plusieurs kilomètres, ce qui peut donner deux à trois minutes d’avance sur l’arrivée de l’appareil", explique Antoine Menini, directeur technique de Cerbair, une entreprise qui développe des solutions anti-drones.

D’autres solutions existent, comme les fusils lance-filets et les fusils brouilleurs. C’est cette dernière arme qui a été utilisée contre le drone qui a survolé le fort de Brégançon. "Le fusil brouilleur est relativement efficace si le drone utilise des radiofréquences", explique Antoine Menini. Mais "le fusil lance-filet a un gros inconvénient, il ne peut traiter qu’une menace à la fois".

Un appel d’offres a récemment été lancé pour équiper plusieurs prisons sensibles de solution anti-drone. Pendant ce temps, l’armée de l’air française continue d’entraîner des aigles royaux contre les drones.

G.D.